Crayons, stylos, effaces, cahiers, manuels, cartables et autres effets scolaires, c’est la course avec la liste en main qui marque la fin imminente des vacances. Un rituel incontournable qui, à chaque année, mobilise les enfants et les parents en vue du retour à l’école. À quelques détails près, les listes sont les mêmes d’une année à l’autre sauf pour un item qui ne fait pas (encore) partie de la panoplie, le cellulaire, cet éléphant dans la pièce. Non, je ne m’attarderai pas sur la question de sa présence en classe. La réponse m’apparaît tellement évidente, et Marie-Andrée Chouinard, du Devoir, l’a donnée en titre de son éditorial : Hors des classes, le cellulaire!
J’aimerais plutôt me pencher sur le fait que cet objet est devenu le prolongement quasi physiologique des doigts des jeunes. Un doudou qui ne dit pas son nom et, pour certains ados, une source d’angoisse lorsqu’il n’est pas à portée de main. Je ne conteste pas son utilité lorsqu’on désire une information simple et rapide, mais de telles recherches ne créent pas de dépendances. Ce qui n’est pas le cas de l’usage habituel pour un grand nombre de jeunes, soit la flânerie sur les réseaux sociaux, le commérage téléphonique ou par textos et les commentaires forcément admiratifs des photos que les amis leur envoient.
Une expérience peut les aider à explorer d’autres avenues, plus enrichissantes : demandez leur de lire un livre pendant une heure. Être seul avec soi-même, devoir se concentrer, entrer dans une histoire où des personnages interagissent, réfléchissent, nous émeuvent ou nous bouleversent en nous apprenant la vie. Qu’ils comparent ensuite cette heure avec la dernière qu’ils ont passée sur leur cellulaire.
Le surf est un sport divertissant et spectaculaire. Un surfeur ne peut cependant pas prétendre connaître toute la richesse de l’océan même s’il passe plusieurs heures par semaine à effleurer la surface des vagues. Pour accéder à la véritable connaissance de la mer, il faut en parcourir les profondeurs et accepter la solitude et le silence qui sont le propre de la plongée. Comme lorsqu’on entre dans la profondeur d’un livre. Pour y rencontrer l’âme humaine qui est aussi vaste et riche que l’océan.