La robotique s’amène chez Alcoa Deschambault

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Par Stéphane Pelletier
La robotique s’amène chez Alcoa Deschambault
Le robot prend en charge le brassage et l'écumage du métal, de même que le nettoyage de l'intérieur des fours de coulée. (Photo : Offerte par Alcoa)

L’aluminerie Alcoa de Deschambault a bénéficié d’une aide de 2 millions de dollars de Québec afin de produire et implanter un robot électrique entièrement automatisé, destiné aux fours d’aluminium de l’entreprise. 

Alcoa a développé, en partenariat avec Dynamic Concept et EPIQ Machinerie, ce concept d’opérations robotisées de four d’aluminium (ORFA). Le robot autonome est doté de la technologie de vision dans les fours et peut être déplacé par des véhicules autoguidés. Selon des séquences programmées, le système ORFA prend en charge le brassage et l’écumage du métal, de même que le nettoyage de l’intérieur des fours de coulée. Une première phase avait permis de concevoir et de réaliser les premiers tests avec cette technologie. La deuxième phase consiste à poursuivre le développement du système jusqu’à son implantation et à son exploitation complète, prévue pour la fin de l’année 2024. L’investissement combiné des partenaires est évalué à 6,7 millions de dollars.

Convoité par d’autres 

Ce nouveau concept est déjà convoité par d’autres usines au Canada et ailleurs dans le monde. Présent à la conférence de presse, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a insisté sur à l’audace d’entreprises innovantes telles que Dynamic Concept et EPIQ Machinerie, et à des leaders de l’industrie comme Alcoa. « La robotisation et la numérisation sont devenues des incontournables pour les entreprises. Notre objectif est clair, on veut accélérer le virage 4.0 pour nos industries stratégiques, comme l’aluminium. L’industrie de l’aluminium, c’est 30 000 emplois répartis dans plus de 1500 entreprises, un secteur clairement clé pour le développement économique du Québec », a-t-il déclaré en soulignant que « Le Québec est quatrième producteur mondial d’aluminium primaire. Environ 90 % de l’aluminium canadien est produit, ici, chez nous. » Les exportations québécoises de produits d’aluminium ont atteint plus de 12,6 milliards de dollars en 2022, à raison de près de 2,9 millions de tonnes annuellement. « La demande mondiale en aluminium pourrait croître de 80 % d’ici 2050, selon les experts. On doit donc s’assurer de tirer profit de ce métal unique », a-t-il ajouté.

Sur la scène internationale 

Le robot permettra à Alcoa d’accélérer son propre virage technologique. « Cette innovation soutiendra la compétitivité du secteur de l’aluminium primaire québécois ainsi que l’écosystème qui gravite autour, tout en renforçant la santé et la sécurité de nos travailleurs, ce qui demeure notre priorité », a mentionné le président d’Alcoa Canada, Louis Langlois. « On a mis en commun des expertises qui seraient extrêmement difficiles d’aller chercher chez un seul équipementier. En rassemblant les compétences de nos équipes de Dynamic Concept et EPIQ Machinerie, on est venu renforcer et se positionner contre certains gros équipementiers mondiaux. Donc, on est en train de mettre le Québec sur la scène internationale pour nos technologies innovantes », a assuré Éloïse Harvey, cheffe de la direction d’EPIQ Machinerie.

Implantation à l’usine

La première unité industrielle a été testée à trois reprises à l’usine de Deschambault. L’implantation s’effectuera en collaboration avec les trois partenaires. « Le projet de robotisation enlève la présence d’un chariot élévateur qui pouvait être problématique et causer des incidents. En même temps, le robot va nous garantir une stabilité dans la qualité parce qu’il va répéter la même recette dans la même séquence », note le directeur général d’Alcoa, Pascal Rochette. Il restera une phase de perfectionnement pour cette tâche qu’il pourra effectuer jusqu’à 42 fois par semaine. « On a toujours en tête une productivité. À force d’améliorer et de mettre en place ce nouvel équipement, à moyen et long terme, on va avoir un gain de productivité. Il se peut que des tâches changent au quotidien. En s’optimisant à un endroit, ça nous permet d’investir à une autre et, globalement, on a le même nombre d’emplois à l’usine », confirme-t-il.

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