En dépit du bouleversement de la quiétude des citoyens du secteur, les coûts engendrés par la desserte municipale des quatre terrains de la rue des Pommetiers que la Ville désirait vendre constituent le principal écueil ayant mené à l’abandon du projet, selon des citoyens.
La publication de l’article justifiant les raisons pour lesquelles le changement de zonage a avorté, dans l’édition du 27 septembre, a suscité de nombreuses réactions.
Des lecteurs ayant contacté le Courrier dans les derniers jours s’offusquent du fait que la nécessité de raccorder les terrains destinés à la vente aux services municipaux n’ait pas été abordée par le maire Blackburn dans ses explications. « Il n’a pas tout dit », a réagi, de but en blanc, un citoyen qui a assisté à la séance d’information de la fin août.
Terrains sans services
Des résidents présents à cette rencontre relatent avoir appris, à ce moment, que les terrains visés par la vente n’étaient pas desservis par les services municipaux, une donnée jusque-là ignorée par l’administration municipale et les élus. Or, ni la lecture des procès-verbaux ni les réponses obtenues par la Ville, pour déterminer les motifs ayant mené la majorité des conseillers à voter définitivement contre le changement de zonage, ne permettaient d’en arriver à cette conclusion. Un lecteur ajoute que les informations préliminaires détenues par la population relativement au raccordement des terrains à l’eau potable, aux égouts, aux infrastructures pluviales et au réseau de fils enfouis ont semé le doute au sein de la collectivité et alimenté la grogne quant à la viabilité de cette idée permettant à la Municipalité de rééquilibrer son budget.
Investissement majeur?
Ce serait la crainte qu’à court terme, le montant de l’investissement requis pour le raccordement des services soit supérieur aux revenus engrangés par la vente des terrains – sans considérer les recettes récurrentes provenant des taxes à percevoir – qui aurait poussé les citoyens concernés par le vote du début de septembre et les élus à reléguer le projet aux oubliettes. Avec cette nouvelle phase d’ensemble résidentiel, la Ville aurait touché, selon ses prévisions, approximativement 200 000 $ pour chacun des quatre lots qu’elle envisageait de vendre.
Enjeu surmontable
Par courriel, le maire Blackburn a indiqué que le raccordement aux services aurait été un enjeu surmontable. « Cet enjeu technique […] n’aurait pas rendu le projet irréaliste du point de vue de l’investissement, car nous avions des alternatives à peu de frais qui auraient été comblées par la vente des terrains », plaide-t-il.
Opposition citoyenne
Michel Blackburn pousse plus loin sa justification. « Le projet a, dit-il, été abandonné parce que les citoyens présents lors de la deuxième séance d’information ont clairement indiqué qu’ils s’opposeraient à la modification de zonage. Et les coûts de branchement étaient l’un de leurs arguments. D’autres arguments plus personnels ont été invoqués, telles la présence d’arbres ou d’une glissade pour les enfants ont également contribué à la mobilisation citoyenne contre le projet. »
« Ce sont des dizaines de milliers de dollars de nouvelles taxes de perdues parce qu’on n’aura pas voulu ajouter quatre maisons dans une rue résidentielle », rétorque le maire.
Effet de la dissension
Michel Blackburn termine sa déclaration en affirmant que la dissension entre les élus a contribué à l’échec de cette tentative d’ensemble résidentiel. « Dans le contexte d’un conseil uni, nous aurions pu tenter de convaincre les citoyens. D’autant plus que le premier projet de règlement avait été voté à l’unanimité. Mais dans un conseil divisé, le projet était voué à l’échec. J’en prends à témoin la déclaration de la conseillère Noreau, au mois d’août. »