Le défi de la chasse au chevreuil dans Portneuf

Photo de Michel Therrien
Par Michel Therrien
Le défi de la chasse au chevreuil dans Portneuf

Le mois de novembre correspond à la période où la chasse au chevreuil est autorisée dans la région. Quand le Ministère a mis en place cette nouvelle option l’an dernier, la règle a défini une saison relativement courte.

Règlementation

La règlementation impliquait également des armes à portée plus restreinte, comme des arcs, arbalètes, des fusils et des armes à poudre noire.

En excluant l’usage de la classique carabine de chasse, l’orientation visait une meilleure gestion du cheptel de chevreuils en autorisant un certain prélèvement. Cependant, la portée plus restreinte des armes de chasse autorisées amenait de beaux défis à relever.

Territoire

La première année où la chasse au chevreuil a été autorisée dans Portneuf, c’était surtout des chasseurs d’orignaux qui rivalisaient soudainement avec ce cervidé, plus furtif et moins bavard que son grand cousin.

Au début, les chevreuils n’étaient pas habitués à subir une forte pression de chasse et, conséquemment, ils se méfiaient peu des humains. J’ai donc vu des chevreuils de très grande taille se faire déjouer par des gars assis candidement avec leur arbalète en main devant la fenêtre de leur cabane à sucre.

Adaptation

Mais la désinvolture des chevreuils à l’endroit des chasseurs ne s’est pas éternisée. Dès la seconde saison, tout avait changé. Rapidement, les cervidés poursuivis ont adopté des comportements nocturnes et ils ont élu domicile dans des habitats moins ouverts et plus denses, où ils pouvaient éviter les chasseurs.

Si les chevreuils s’étaient adaptés, il était clair que les chasseurs devaient en faire de même. Dorénavant, avoir une cache au coin d’un champ ou dans l’érablière du beau-frère ne représentait plus l’option la plus optimale. Si les beaux mâles se pavanent devant vos caméras pendant la nuit, il faut savoir et se demander où ils se trouvent le jour et aller les y traquer.

Erreur classique

À titre de guide, je prépare des secteurs de chasse dans la région depuis plusieurs années. Mes groupes et moi avons vécu de grands moments de réussite, mais aussi quelques déceptions. L’erreur la plus classique aura été celle d’apeurer des chevreuils durant la première partie du segment chasse à l’arc et à l’arbalète, engendrant de pitoyables rendements pour la seconde partie. Au nombre des erreurs commises, il y avait l’installation de sites d’embuscades à bon vent, mais avec une partie de sentier situé dans le sens contraire du vent.

Sens puissants

Le chevreuil a un odorat puissant. Quand il flaire le danger, il avise tous ses congénères. Quand un seul chevreuil effectue un ou plusieurs souffles d’alerte, ils indiquent que notre présence est décelée. À partir de là, tout change, car l’effet de surprise si important à la chasse n’existe plus.

Être repéré par eux grâce à leur audition, l’olfaction ou la vision augmente significativement les chances que la viande qui sera sur la table aux fêtes proviendra de l’épicerie du coin au lieu de la forêt nourricière au loin.

Amélioration continue

La chasse au chevreuil, c’est une affaire de gestion de petits détails. C’est également une affaire d’apprentissages constants.

L’objectif : devenir, d’une saison à l’autre, un meilleur chasseur par rapport à nos stratégies et habiletés développées antérieurement.

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