L’étude de faisabilité commandée par la MRC le confirme : la création d’un centre d’études collégiales (CEC), dans la région, est envisageable d’après les conclusions tirées des travaux menés au cours de la première phase du projet. Et la prochaine année sera déterminante pour assurer la viabilité du campus, avec le début du deuxième volet dont l’objectif est de permettre aux jeunes portneuvois d’entreprendre chez eux leurs études postsecondaires, au plus tard à l’automne 2027.
L’établissement d’un CEC dans Portneuf est une composante de la Stratégie jeunesse, déployée par la MRC depuis la dernière année. Il s’agit d’un objectif ambitieux, mais atteignable, selon son chargé de projet, Marc Voyer. Le dépôt et la présentation de l’étude au conseil des maires de la MRC, le 22 novembre, ne garantissent toutefois pas sa mise en branle, avise-t-il.
Portrait du milieu
La première phase du développement du projet de CEC a nécessité un investissement d’environ 20 000 $ pour la réalisation de l’étude de faisabilité, un mandat confié à Expérience Stratégique LC.
L’objectif de cette opération est, entre autres, de « [m]obiliser les différents acteurs régionaux à agir ensemble pour convaincre un Cégep existant d’ouvrir un campus dans la région de Portneuf [et de] [c]ontribuer à l’attractivité et à l’amélioration de la qualité de vie des jeunes sur le territoire et des communautés constituantes ».
Mesures incitatives
Plusieurs mesures incitatives plaidant en faveur du projet peuvent être dégagées de l’étude. Parmi eux, la nécessité de rehausser le niveau universitaire, qui est largement au-dessous des moyennes régionales et provinciales. Actuellement, moins de 20 % des Portneuvois ont en poche un diplôme universitaire comparativement à 36,6 % des résidants de l’ensemble de la région de la Capitale-Nationale. Il importe donc d’augmenter le niveau de scolarité de la population, qui est moindre au sein des secteurs plus éloignés des établissements collégiaux.
Bon an, mal an, en moyenne 950 étudiants portneuvois sont inscrits dans les cégeps du Québec. De ce nombre, 450 progressent dans des programmes préuniversitaires. Les autres le sont dans une technique. Ajoutons que la migration des jeunes Portneuvois pour les études est une réalité connue depuis plusieurs décennies. L’aménagement d’un CEC n’est toutefois pas de freiner cet exode. « L’objectif, c’est de leur offrir une option, pas de les retenir dans Portneuf », a déclaré Marc Voyer, en entrevue.
L’augmentation du coût de la vie, la crise du logement, la hausse des frais liés au transport et à la mobilité sont des enjeux qui contraignent les aspirations de certains jeunes en ce qui a trait aux études et à leur avenir. Même que, dans certains cas, l’absence d’un établissement d’enseignement collégial les force à carrément renoncer à l’éducation postsecondaire.
Modèle à définir
Puisque l’initiative débute, le modèle du CEC reste à définir. Mais certains paramètres sont déjà établis, informe Marc Voyer. L’étude de faisabilité met en lumière l’importance d’offrir les programmes préuniversitaires, tels que Sciences humaines, Sciences de la nature ainsi qu’Arts, lettres et communication. Le seul programme technique qui serait dispensé serait celui d’Éducation spécialisée à l’enfance. Pour l’heure, Donnacona, Pont-Rouge ou Saint-Raymond ont été identifiées comme des municipalités où l’implantation serait propice. Il n’est pas prévu que le CEC soit aménagé dans un établissement scolaire existant. Le CEC louera ses locaux et pour recevoir le financement gouvernemental, au moins 150 étudiants devront les fréquenter. En se basant sur la situation de La Tuque, là où le campus collégial se trouve dans un centre commercial, M. Voyer pense que la mobilisation du milieu sera déterminante à cet égard. « Toutes les portes sont ouvertes », renchérit-il.
En 2024, la MRC continuera ses démarches auprès des cégeps du réseau public afin de s’affilier à l’établissement d’appartenance du futur CEC.