L’objectif national avait été fixé à 600, mais ce sont finalement plus de mille producteurs agricoles de partout au Québec qui ont convergé vers l’Assemblée nationale le 6 décembre, lors de la grande mobilisation solidaire organisée en marge du 99e congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA).
L’UPA attendait 50 agriculteurs de la Capitale-Nationale, mais encore là le nombre a été largement dépassé. Le chiffre exact n’est pas encore connu, mais selon le président de l’UPA dans Portneuf, un autobus est venu depuis Charlevoix et un autre depuis Portneuf. Le monde agricole a manifesté son inquiétude et ses espoirs lors de cette marche pour la relève agricole et l’avenir des fermes québécoises.
Nourrir leurs concitoyens
Devant le Parlement, le président général de l’UPA Martin Caron a fait cette déclaration. « Les producteurs participent chaque jour à un projet de société de première importance, celui de nourrir leurs concitoyens. Ils souhaitent en retour être au coeur des discussions et décisions qui auront un impact sur leur avenir ainsi que sur celui de la relève. »
Martin Caron a qualifié cet avenir de plus fragilisé que jamais. Des solutions porteuses et pérennes doivent être mises en oeuvre. « C’est l’assiette et le territoire des Québécoises et Québécois des 10, 20, 100 prochaines années qui sont en jeu », a-t-il livré dans son message.
Manifeste historique
« Nous devrions être en mesure de vivre de notre métier », a énoncé pour sa part la présidente de la Fédération de la relève agricole, Julie Bissonnette, dénonçant les énormes pressions administratives et financières sur leurs épaules. « Il est impératif que le gouvernement soutienne davantage la relève agricole et en fasse une priorité ».
L’UPA a par ailleurs dévoilé un manifeste historique en faveur de la relève agricole et de l’avenir des fermes.
De la tension
Le congrès de l’UPA s’est déroulé en après-midi dans une atmosphère tendue, notamment entre le ministre André Lamontagne et le président Martin Caron. Ce dernier n’a pas laissé le ministre finir son discours et a plutôt donné le microphone de salle aux agriculteurs dans le cadre d’une période de questions.
Au bord de la faillite
Le président de l’UPA Capitale-Nationale Côte Nord Yves Laurencelle a mentionné au ministre que les producteurs qui l’accompagnaient étaient au bord de la faillite. « Ils sont là pour m’appuyer quand je vous dis que ça ne marche pas dans les régions ». Le ministre Lamontagne a écouté et répondu aux questions. Il a affirmé se lever chaque matin en soutenant les agriculteurs au maximum. « La boîte à miracles n’existe pas, a-t-il rappelé. Si c’était facile de s’occuper de tout ça, il n’y aurait pas de problèmes. Mais c’est compliqué. » Il a affirmé avoir mis en place plusieurs mesures d’aide bénéfiques ces dernières années. Pour le président de l’UPA Portneuf Christian Hébert, le ministre a fait preuve d’arrogance lorsqu’il a répondu aux questions des agriculteurs et de la relève. « À l’image de son gouvernement, s’écrie-t-il, il méprise les citoyens et notre profession. »
Atelier sur l’environnement
Le producteur de Deschambault a participé à l’atelier sur l’environnement et l’énergie, dans lequel le congrès a voté majoritairement contre l’implantation d’éoliennes en zone agricole dynamique.
Christian Hébert s’est ainsi élevé contre le projet de TES Canada d’implanter 150 éoliennes, la majorité en Mauricie, mais aussi à Saint-Ubalde dans Portneuf, majoritairement en terre agricole selon les informations recueillies par l’UPA.
TES veut ainsi produire de l’hydrogène dit vert à Shawinigan. « Bien que nous soyons en faveur du développement économique régional, l’UPA de Portneuf est en défaveur de toute perte de superficie cultivable », clame-t-il dans un mot adressé aux producteurs.