Il y a 20 ans, à Saint-Raymond : un 25 décembre trop arrosé

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Par Gaétan Genois
Il y a 20 ans, à Saint-Raymond : un 25 décembre trop arrosé
La rue de l'Hôtel de Ville inondée. (Photo : Archives)

Ce n’est pas l’anniversaire le plus joyeux que celui des 20 ans de la fameuse inondation de Noël 2003. Des rues inondées, des résidents secourus et évacués, des résidences et des chalets endommagés, des routes d’accès et des rues de la ville fermés. La rivière n’était plus la rivière. La ville était la rivière.

Depuis le 20 novembre, le ministère avait l’oeil sur l’activité hydrique de la rivière Sainte-Anne, comme il l’avait aussi sur les rivières Batiscan et Jacques-Cartier.

Déjà le vendredi précédant Noël, 100 maisons avaient été touchées par un débordement de la Sainte-Anne et du Bras-du-Nord et 35 personnes avaient été évacuées.

Le lundi 22 décembre, une réunion du ministère de l’Environnement, des spécialistes du milieu hydrique et la sécurité civile constatait qu’une intervention mécanique n’était pas possible en raison de la quantité de frasil et du peu d’eau libre permettant l’évacuation des glaces. 

Pluie abondante

Mais on avait annoncé du temps doux et on enregistrait une baisse du débit d’eau. On entrevoyait les jours à venir avec un certain optimisme. Lundi soir la rivière montait de deux pieds, mais a baissé 24 heures plus tard. Mercredi, une pluie abondante est tombée, de sorte qu’au matin de Noël, on avait reçu deux fois plus d’eau que ce qu’on avait annoncé.

Le 25 décembre en fin d’après-midi, un point de presse spécial à la télévision de CJSR confirmait ce que tout le monde avait déjà appris par la force des choses. « Nous vivons ce matin une situation que nous aurions mieux aimé ne pas vivre », annonçaient les autorités.

Des points de presse ont d’ailleurs été présentées une ou deux fois par jour à la télé locale tout au long de cette crise.

Situation périlleuse

On avait craint que la pluie ne crée une situation qualifiée d’extrêmement périlleuse. Voilà que Saint-Raymond était plus que jamais dedans.

La rivière avait monté incroyablement vite et inondé les rues et routes dont voici la longue liste : les rues Hôtel de Ville, Perrin, Saint-Joseph, Saint-Cyrille, Saint-Maxime, Saint-Louis, Saint-Pierre, Saint-Hubert, Mgr Vachon, Saint-Émilien, Des Ormes, Alexis-Cayer, Saint-Jacques et le Rang du Nord. Les routes 365, 367 et 354 étaient aussi hors d’usage.

Évidemment, on demandait aux gens de ne pas aller s’y promener.

Situation d’urgence

Jacques Chagnon, ministre de la Sécurité publique dans le cabinet de Jean Charest, était sur les lieux, alors que 200 familles avaient été évacuées et devaient compter sur l’hospitalité de parents, amis et voisins. Certains étaient hébergés au Centre de ski.

« Heureusement que c’est un temps propice pour l’amitié, l’amour et la solidarité, a-t-il déclaré d’entrée de jeu. Les gens ont aidé grandement chacun à sa façon, en hébergeant qui un parent, qui une parente. Aujourd’hui, nous en sommes rendus à la troisième situation d’urgence dans la même ville en dedans d’un mois. »

Le 25 décembre, accompagné du député Jean-Pierre Soucy, du conseiller municipal Jacquelin Genois, les spécialistes concernés ont fait la tournée des sites de débordement. La situation était critique mais stable et il y a avait de l’eau potable dans presque tous les foyers. 

Aide gouvernementale

Le samedi soir, 400 personne assistaient à une réunion où un spécialiste de l’aide financière gouvernementale était sur place. Les dégâts étaient estimés à 1,2 million pour l’ensemble des résidences touchées. Cent onze mandats d’évaluations avaient été confiés à des firmes, selon les chiffres dévoilés à ce moment.

L’hôtel de ville a été inondée de 20 pouces d’eau au sous-sol et de nombreux documents ont été perdus. D’autres infrastructures municipales ont subi des dégâts. 

On souhaitait que le couvert de glace fragmenté ne parte pas, créant ainsi une situation idéale pour le printemps à venir. Quant au Bras-du-Nord, il était encore très haut et bloqué par l’accumulation de frasil.

Solidarité de Noël

La Sûreté du Québec, les pompiers, la Croix-Rouge et une cinquantaine de bénévoles ont apporté un support de tous les instants. Le moment était propice à la solidarité et les Joyeux Noël fusaient malgré tout. Les rues étaient animées, et on a même vu le Père Noël au volant de sa voiture. N’était-ce pas sa journée après tout.

L’un des nombreux points de presse, celui-ci avec le ministre Chagnon et les autorités locales. Photo – Archives

La rue Saint-Jacques à la sortie nord du pont Chalifour. Photo – Archives

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