Il n’y a pas à dire, Geneviève Pelletier, psychologue résidant à Pont-Rouge, est une auteure prolifique. En effet, elle vient de publier son cinquième livre, intitulé Le perce-oreille.
En un peu plus de six ans, Mme Pelletier a fait paraître trois bouquins de vulgarisation de concepts psychologiques comme les peurs et l’anxiété chez l’enfant ainsi que l’estime de soi chez l’adolescent et le jeune adulte, avant de sortir un roman destiné aux enfants, Dahlia et Akim. Cette fois-ci, la professionnelle du monde des émotions nous offre un roman à caractère psychologique et pour adultes : Le perce-oreille. Son éditeur, Les Éditions du Panthéon, de Paris, révèle que le roman décrit « l’histoire d’une relation qui prend fin brutalement et d’une autre qui voudrait prendre racine tranquillement. C’est une courtepointe faite de morceaux de l’histoire personnelle de l’auteure autour desquels sont brodés les fruits de son imagination empreints de son expérience avec la psychologie. Le récit est construit autour du thème des relations humaines, celles qui nous blessent et celles qui nous aident à guérir ».
Un rêve d’enfance
Dès l’école primaire, Mme Pelletier rêvait de devenir écrivaine. Jeune adulte, c’est toutefois vers la psychologie qu’elle s’est dirigée. Psychologue clinicienne depuis 20 ans, la Pontrougeoise confie que cette profession donne un sens à sa vie, car elle lui procure, chaque matin, le sentiment que sa présence sur Terre aide les autres. Comme sa pratique professionnelle la place davantage en situation d’écoute, elle comble son besoin de s’exprimer notamment par l’écriture.
Un roman sur le deuil
Publié en décembre dernier, Le perce-oreille constitue un récit psychologique sur le deuil. « Le point de départ du récit, c’est une pensée qui m’a traversé l’esprit. Je me suis demandé ce qui se passerait si mon conjoint, tout d’un coup, n’était plus là. Qu’est-ce qui m’arriverait, à moi, s’il lui arrivait quelque chose ? ». C’est en ces termes que Mme Pelletier décrit la source de ce nouvel écrit. « J’ai donc commencé à écrire sans savoir comment ça allait se terminer. C’est d’ailleurs comme ça que j’écris des romans : je ne fais pas de plan. Je commence à rédiger, puis les personnages évoluent dans mon esprit. C’est même une surprise pour moi, à la fin du roman, de voir comment ça se termine. »
Vie personnelle
Le perce-oreille, c’est l’histoire d’une femme qui perd son conjoint subitement. « Elle essaie de faire son deuil, mais ce chagrin éveille en elle une blessure ancienne, un traumatisme de jeunesse. À travers ce parcours de deuil cahoteux, elle va faire diverses rencontres avant de vivre, avec un homme, une relation qui va l’aider à guérir. »
L’écrivaine affirme qu’elle a mis beaucoup de sa vie personnelle, de sa propre vérité, dans ce roman. « Je me suis beaucoup identifiée à l’héroïne qui pense comme moi, qui parle comme moi. Il y a plusieurs passages tirés de ma vie et plusieurs autres complètement imaginés. J’ai donc brodé pour créer cette histoire-là. Quand je parle de sa relation avec son mari, c’est beaucoup inspiré de ma relation avec mon conjoint parce que, lorsque j’ai commencé à écrire ce récit, je n’avais même pas l’idée de le publier. Je l’ai écrit pour lui, comme un hommage que je lui faisais. Par la suite, je l’ai proposé à des éditeurs ».
L’amour qui guérit
Dans cette histoire, mis à part l’héroïne, il y a donc son mari qui disparaît, mais qui demeure présent par des souvenirs qui remontent au début de leur relation, à l’adolescence. S’y retrouvent aussi différents hommes qui vont croiser la route de l’héroïne durant sa période de deuil, des types qui ne s’avéreront finalement pas très significatifs pour elle. Il en va ainsi jusqu’à ce qu’elle rencontre un homme qui, par son calme et l’espèce de force tranquille qu’il dégage, va l’apaiser au point de l’amener à guérir des traumatismes qui l’habitaient depuis longtemps.
« Au fond, c’est un thème universel. Depuis que ce livre a paru, il y a plein de gens qui me disent que cette histoire les interpelle », dit l’écrivaine.
Écrire à propos de l’autisme
Comme elle travaille dans une équipe qui évalue les troubles du spectre de l’autisme (TSA), Geneviève Pelletier aimerait un jour écrire sur ce thème. En fait, « écrire quelque chose de personnel, qui parle aux gens, avec des histoires concrètes. »
Question de susciter notre appétit de lecture, son éditeur nous livre ce court passage du bouquin : « Je pleure comme une enfant. J’ai du mal à respirer et je tente de reprendre mon souffle entre deux sanglots. Mon corps tremble sous l’impact de ce déversement. Lui, m’enlace et attend que ça passe. (…) Cette douleur-là est plus forte que tout, rien ne peut l’endiguer. »