Les mots du titre de ma chronique me sont spontanément montés à l’esprit lorsque j’ai voulu aborder le dossier des demandeurs d’asile. C’est l’image d’impuissance qu’offre le gouvernement Legault devant l’affront constant et incessant d’Ottawa contre le Québec. Certes, Le Devoir avait ce matin, un titre plus élégant : Le crescendo des lamentations, mais il disait la même exaspération devant le gouvernement Trudeau, un gouvernement complètement insensible au sort qu’il fait subir à la nation québécoise par sa politique irresponsable en matière d’immigration.
Le même jour, dans le Journal de Québec, le journaliste Philippe Léger écrivait que François Legault, en vingt ans, était passé de souverainiste pressé à fédéraliste lamenteux et que dans le dossier des demandeurs d’asile, « il se plaint, gémit, grogne contre le gouvernement Trudeau qui, flottant dans les airs par-dessus le réel, regarde le gouvernement du Québec de haut ». Les raisons ne manquent pas pour justifier les lamentations : Ottawa a déversé sur le Québec 65 000 demandeurs d’asile des 144 000 qui sont entrés au Canada, soit plus du double de la part du Québec au pro rata de sa population.
Et, qu’on n’aille pas crier au racisme québécois ! Le peuple québécois est parmi les peuples les plus accueillants de la planète, tous les nouveaux arrivants que j’ai connus me l’ont répété. Mais nous sommes aux prises avec un système de santé et un réseau d’éducation qui craquent de partout. Si on veut éviter l’implosion, il nous faut au moins contrôler le nombre et la nature de l’immigration. Notre nation est unique en Amérique et elle a des besoins spécifiques tant par sa langue que par ses valeurs. Il est donc tout à fait normal que nous ayons le plein contrôle sur l’immigration.
C’est cette affirmation qu’il faut brandir haut et fort à la face du Canada. Le rappel de la déclaration historique du premier ministre libéral, Robert Bourassa, pourrait inspirer le premier ministre caquiste actuel : « Le Canada doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement ». Oublions donc les lamentations et laissons l’aspirant petit Coderre, seul dans son coin, à ronger son os séparatiste, un os sec et vieux de trente ans.