Avant d’ouvrir la séance publique du conseil municipal du 12 février, le maire Michel Blackburn a souhaité faire une déclaration en son nom personnel. Il a demandé à la quarantaine de citoyens présents de faire preuve de courtoisie et de ne pas l’interrompre durant sa lecture. » Si vous ne pensez pas être en mesure de le faire, vous pouvez quitter la salle maintenant » leur a-t-il dit.
C’est dans un silence fort respectueux que l’assemblée a écouté, durant 15 minutes, l’allocution du maire. » Ça fait deux ans que je fais preuve de retenue; ce soir je vais m’exprimer » a-t-il affirmé. Il a notamment rappelé la séance publique tenue en mars 2021, à la Maison des générations. » Pour la première fois de ma vie, je recevais une dose de haine… J’ai reçu des commentaires d’une dureté inouïe. Celui qui vient me hanter le plus souvent provient d’un citoyen à qui je voulais serrer la main pour lui souhaiter la bienvenue et qui me rétorqua qu’il ne donnait pas la main aux gens qu’il ne respectait pas. » Le maire a ajouté, la gorge nouée d’émotion, qu’il n’arrive toujours pas à se réconcilier avec cet événement.
Campagne de désinformation
Puis, le premier magistrat a renchéri : » cette soirée aura été le point de départ de la plus grande campagne de dénigrement et de désinformation que Cap-Santé ait connue grâce aux réseaux sociaux. Certains citoyens réactionnaires, notables d’une autre époque, non contents de voir la génération suivante se prendre en main et bâtir une communauté à l’image des défis et aspirations d’aujourd’hui ont vu là l’occasion de faire de la politique passéiste et l’éloge du statu quo…leur mission est simple : mobiliser le plus de gens possible contre tout projet d’amélioration de la ville… Pour y arriver tous les moyens sont bons « .
À un certain moment de son adresse, il était même raisonnable de penser que le maire Blackburn allait annoncer sa démission. » Certains d’entre vous êtes en train de vous dire, si c’est si difficile, il a juste à partir! Ça ferait un pourri de moins. J’ai toujours su que faire de la politique c’était difficile… Mais ça ne devrait jamais être difficile à cause de la désinformation, de la haine et des commentaires méchants et gratuits qui attaquent la dignité des individus « .
Convenant qu’il ne peut » rien faire contre la page Facebook Infos municipales complémentaires, Cap-Santé « , le maire a rectifié une information publiée sur cette page, à savoir » Écoutez la conseillère Jeanne Noreau raconter comment la directrice générale, aidée par monsieur le maire et d’autres conseillers, a tenté de l’intimider pour la faire taire et peut-être même démissionner « .
De manière catégorique, M. Blackburn a protesté. » À aucun moment je n’ai tenté d’intimider la conseillère Noreau. Cette accusation porte une atteinte grave à ma réputation comme individu et à mon intégrité comme maire ». Le maire considère que ces propos lui causent un important préjudice et qu’ils minent la confiance du public à son égard et dans sa capacité à agir avec discernement et professionnalisme.
» Je n’ai rien à voir dans le dossier qui implique la conseillère Noreau et la directrice générale. Je n’étais même pas présent à Cap-Santé lorsque les évènements sont survenus « .
Appel au décorum
Puis, le maire a appelé à ce que les assemblées publiques préservent un décorum. » La période de questions n’est par une période de défoulement. On ne crie pas. La période de questions n’est pas un tribunal populaire. Ce n’est pas l’endroit pour accuser des employés ou des élus ou pour plaider quoique ce soit basé sur des spéculations, des ouï-dire ou des commérages. Ce type d’intervention ne sera plus toléré. «
Il a alors donné pour exemple la séance du 15 janvier alors que, selon lui, un citoyen » a tenu des propos irrespectueux, faux et qui visaient à dévaloriser Mme Sirois « , la directrice générale.
Finalement, le maire a cité l’article du règlement 99-84 de la municipalité : » toute personne présente lors d’une session du conseil doit s’abstenir de poser tout geste susceptible d’entraver le bon déroulement de la session que ce soit par le chant, les cris ou le chahut ou tout autre bruit « .
Il va sans sire que la période de questions qui a clos cette séance du 12 février s’est déroulée calmement.