Malgré un âge relativement jeune pour un entraîneur-chef, le Portneuvois Gabriel Girard a toute une feuille de route derrière lui, depuis ses débuts au sein du club Les Élites de Portneuf jusqu’au poste d’entraîneur-chef de l’équipe américaine de patinage de vitesse longue piste qu’il occupe depuis 2019.
Le tout jeune athlète de Ville de Portneuf qu’il était à ce moment a commencé avec le club Les Élites de Portneuf à Donnacona. « J’ai fait mon chemin comme ça, dit-il. Les ressources sportives de Portneuf ont formé ma base d’athlète, ce qui a fait en sorte que j’ai pu devenir entraîneur plus tard. »
Un déclic s’est produit dans sa vie, au terme des Jeux de Nagano en 1998. Le patineur François Drolet avait gagné la médaille d’or au relais courte piste pour le Canada. Drolet avait acheté le Manoir de Neuville et commençait à s’investir dans le club Les Élites à Donnacona.
« Avant ça, c’était un sport comme les autres pour moi, mais après l’avoir rencontré, ça m’a ouvert les yeux sur le mouvement olympique. Je devais avoir 11 ou 12 ans. C’est devenu un rêve et j’ai mis mes efforts dans cette direction-là », raconte-t-il.
De Portneuf à Québec
Puisqu’il avait atteint le plus haut niveau du circuit CanAm au Québec, il a quitté son Portneuf natal pour Québec, où il s’est entraîné avec le Centre régional de patinage de vitesse, à Québec.
« Ça avait toujours été clair avec mon père que je continue de m’entraîner, en autant que je fasse des études à temps plein. À partir du moment où j’ai fini mes études, c’était logique de me dire que j’allais gagner ma vie avec ça en tant qu’entraîneur plutôt que de poursuivre comme athlète. »
Ses études universitaires en enseignement de l’Éducation physique et à la Santé l’ont naturellement guidé vers sa carrière d’entraîneur
La mecque de longue piste
En 2012, ses débuts ont été avec le conglomérat d’entraînement Italie-Suisse, qui était alors entraîné par Éric Bédard. Il y a été pendant deux ans.
Puis il consacre l’année suivante à l’entraînement de l’équipe canadienne junior où il est l’adjoint de Gregor Jelonek au Centre d’entraînement Gaétan Boucher. En 2015, il se retrouve aux Pays-Bas dans la mecque de la longue piste, comme entraîneur-adjoint dans le circuit professionnel néerlandais.
Le rêve d’entraîneur-chef
Après deux années aux Pays-Bas et une en Allemagne qui culminent avec les Jeux Olympiques 2018 à PyeongChang, il prend la décision de devenir entraîneur-chef.
« C’est pour ça que je n’y suis pas resté plus longtemps aux Pays-Bas. Pour quelqu’un de mon âge, par surcroît non-Néerlandais, c’était clair que mon rôle y serait celui d’adjoint. J’avais plutôt l’ambition de devenir entraîneur-chef. »
Avec l’équipe américaine
Il a ensuite entraîné l’équipe de la Chine qui était basée à Calgary en vue des Jeux Olympiques de Pékin.
Après avoir quitté ce poste au terme de la saison 2018-2019, l’équipe américaine lui demande de descendre aussitôt à Salt Lake City pour prendre les commandes du programme longues distances américain.
Depuis, le pays a battu deux records du monde, a emporté trois championnats de la Coupe du Monde, et a gagné une médaille de bronze en poursuite masculine aux JO de Pékin, mettant ainsi fin à une disette d’une douzaine d’années chez les hommes pour ce pays qui fut jadis une puissance.
« C’est présentement ma 12e année sur le circuit de la Coupe du Monde. C’est assez inhabituel pour quelqu’un de mon âge, d’habitude les entraîneurs commencent à l’âge que j’ai en ce moment. Je vais avoir 38 ans, et mes collègues sont plutôt dans la cinquantaine », énonce Gabriel Girard.
Gabriel Girard, qui sera papa d’une petite fille au printemps, entend demeurer à la tête de l’équipe américaine jusqu’aux Jeux Olympiques de Milan-Cortina d’Empezzo en 2026, et convertir la médaille de bronze en médaille d’or.
