La semaine dernière je faisais état de l’irrespect, voire la haine, que certains nouveaux arrivants, notamment des jeunes Montréalais et Lavallois, exprimaient à l’égard de l’identité québécoise. Je disais qu’il était du devoir de ceux et celles que nous accueillons de manifester un minimum de respect pour ceux qui ont bâti ce pays qui leur sert de terre d’accueil. Mais je terminais mon texte en évoquant l’idée que pour être respecté, il faut se respecter soi-même. Un peuple fier de ses valeurs, de sa langue et de son passé et qui vit ouvertement cette fierté est fun peuple qui se respecte. Toute faute à cet égard se reflète dans le regard que l’autre porte sur nous.
Ainsi, par exemple, si on veut que le nouvel arrivant adopte et utilise notre langue commune, il faut que nous-mêmes nous y accordions de l’importance et de l’estime. Il suffit de voir et d’entendre des sportifs et les spectateurs, jeunes et adultes, crier leur encouragement avec des slogans anglais. J’ai déjà dit, par exemple, toute l’absurdité pour des joueurs de basket de crier « di-fense » ! à l’anglaise alors que ce mot que les anglophones utilisent en prononçant le e comme un i, ce mot, ils l’ont pris au français défense, avec le même orthographe. Et nous, on le crie à l’anglaise ! Dans l’indifférence de tous. Et on ponctue nos conversations avec des Whatever ! des Oh, my god ! et des Happy birthday ! plein les pages de Facebook. On peut comprendre un nouvel arrivant qui se dit qu’il ne vaut pas la peine d’apprendre une langue qui prend l’eau !
Cet abandon bien visible chez les jeunes n’est pas surprenant lorsque ceux et celles qui leur servent de modèles, des parents et des enseignants, brillent par leur indifférence. L’histoire et la géographie ont fait de nous un peuple en devoir de résistance permanente. Les textes de nos chansons disent cette résistance. En les enseignant aux nouveaux arrivants, ils comprendront mieux qui nous sommes. Encore faut-il que nous, les « de souche », soyons à la hauteur de ce que les chansons disent de nous.
Cessons de nous exhiber comme des perdants ou pire, comme des déserteurs dans cette lutte permanente. Personne n’a le goût de s’associer et de s’identifier à des perdants. La fierté c’est plus qu’un mot, c’est une attitude qui s’exprime dans des gestes de la vie quotidienne, partout et tout le temps. Et c’est contagieu