Exposition (In) Conscience de Véronique Hamel

Photo de Stéphane Pelletier
Par Stéphane Pelletier
Exposition <i>(In) Conscience</i> de Véronique Hamel
Véronique Hamel invite le regardeur à lâcher prise pour se plonger dans l'art abstrait. (Photo : Stéphane Pelletier)

« Quand c’est vu l’art, ça prend une autre vie et c’est pour cela que je le fais » sont les mots de l’artiste Véronique Hamel. Depuis le 10 mars et jusqu’au 19 avril, son exposition (In) Conscience est présentée dans la verrière de l’espace Desjardins du centre multifonctionnel Rolland-Dion de Saint-Raymond.

« Le thème de l’exposition, c’est l’inconscient au niveau de l’artiste qui crée la toile et du regardeur qui va se perdre et aller chercher son imaginaire en regardant de l’art abstrait », explique Véronique Hamel. D’ailleurs, les œuvres sur place exploitent toutes le concept de la pareidolie. « On voit des formes apparaitre et c’est un peu cela que je voulais aller chercher dans l’art que je fais, aller chercher directement l’inconscient des gens pour que tout le côté conscient et rationnel prenne une pause », laisse-t-elle entendre. 

Rentrer dans l’imaginaire 

La vingtaine d’œuvres, nées du mouvement d’une ficelle devenue pinceau et de la fluidité de la peinture acrylique, plongent le spectateur dans un univers introspectif qui invite à lâcher prise. « J’utilise mon inconscient, c’est instinctif, je décroche mon cerveau. Ça sort de mon imaginaire pour rentrer dans l’imaginaire des autres. La première fois que j’ai fait une exposition collective et que j’ai eu de la rétroaction du public, ça m’a frappé à quel point les gens voyaient des formes familières dans mes œuvres. C’est là que j’ai réalisé à quel point j’aimais ça rentrer dans l’imaginaire des gens. Il y a des gens qui voient des histoires au complet, des animaux, des visages, et même de la magie », souligne l’artiste qui demeure à Sherbrooke depuis une quinzaine d’années.

Devenir artiste

Cependant, elle est largement reliée à la région puisque ses parents et plusieurs membres de sa famille habitent à Saint-Raymond. C’est à la suite d’une rupture que Véronique Hamel a commencé la peinture en 2018. En 2020, elle quittera le domaine de l’ingénierie pour un parcours académique en arts qui la conduira vers l’obtention d’un certificat en arts visuels. « C’était comme un rêve de faire l’exposition pour ma famille avec les gens qui me supportent depuis le tout début », laisse-t-elle savoir tout en insistant sur les encouragements des siens dans sa démarche. « Quand je leur ai dit que je voulais devenir artiste, je m’attendais à un peu de méfiance, mais pas du tout. J’avais comme une armée en arrière de moi. »

Traverser les brumes, un ensemble de deux tableaux dédiés à la mémoire de ses grands-parents. Photo : Stéphane Pelletier

Une œuvre pour ses grands-parents 

D’ailleurs, elle a peint Traverser les brumes, un ensemble de deux tableaux dédiés à la mémoire de son grand-père et de sa grand-mère. Elle attache un sentiment particulier à cette œuvre. « Elle a été faite en l’honneur de mes grands-parents, Roger et Gérarda. Ils sont décédés de la Covid en janvier 2021, à six jours d’intervalle. C’est ma mère qui m’a commandé ces toiles et elle les met au-dessus de son lit. C’est très abstrait et ce que je voulais évoquer dans ces mouvements, c’est l’unicité dans la continuité de chacun ; parce qu’eux, ils ont toujours été ensemble pendant 68 ans de mariage. Ils avaient leur personnalité distincte et c’est pour cela qu’il y a deux toiles distinctes, mais qu’il y a une continuité entre les deux », explique Véronique.  

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