Lac-Sergent dépose une demande à Transports Canada dans le but d’imposer certaines restrictions pour la navigation des embarcations sur le lac. Les citoyens ont en principe jusqu’au 22 mars pour faire valoir leur opinion ou soumettre des mesures alternatives en lien avec cette demande. Les commentaires seront également pris en considération même passé cette date.
Cette demande concerne quatre points majeurs qui ont comme objectif ultime la protection de ce plan d’eau très prisé.
Aux prises avec la présence abondante du myriophylle à épis, Lac-Sergent veut notamment inclure ces mesures restrictives dans son combat contre les algues envahissantes.
La demande a pour but la permission d’inclure dans la réglementation certaines pratiques découlant du code des usagers qui sont déjà suivies par la grande majorité de ces derniers.
Les sujets concernés par cette requête sont la vitesse, les wakeboard boats, l’amarrage à bouée ainsi que le décollage et amerrissage des hydravions.
Limite de vitesse
L’application de cette réglementation limiterait la vitesse des embarcations motorisées à 10 kilomètres à l’heure dans une zone de 30 mètres des rives et des herbiers de myriophylle à épis.
Un sondage réalisé en 2021 démontre que 98 % des répondants supportent cette mesure. Par ailleurs, une telle mesure s’applique dans tout le Canada, sauf au Québec et au Nouveau-Brunswick, deux provinces où chaque lac doit faire une demande spécifique. Une telle mesure est déjà en application au Lac Saint-Joseph.
Embarcations à ballast
L’utilisation du wakeboard n’est pas si répandue sur le lac Sergent. De fait, trois utilisateurs sont répertoriés.
Toutefois, les étude démontrent que cette utilisation exige sept mètres de profondeur et des largeurs minimales de 600 mètres d’une rive à l’autre. Cette restriction a pour objectif d’éviter les dommages aux rives et au fond marin.
Selon la bathymétrie du lac, l’établissement d’une zone pour les bateaux à ballast limiterait ceux-ci à une aire de 600 mètres par 30 mètres de largeur. « C’est comme si je faisais une petite ruelle dans laquelle le bateau tournerait en rond. Même l’utilisateur n’y aurait pas de plaisir », commente le maire Yves Bédard.
Amarrage aux bouées
Certains propriétaires qui n’ont pas de quai ou non riverains stationnent leur bateau à bouée sur le lac, ce qui est la cause de divers problèmes. La demande de Lac-Sergent a pour but de permettre l’amarrage à bouée seulement aux embarcations non motorisées. Les embarcations à moteur devraient être amarrées à un quai.
Les hydravions
Quant aux hydravions, la demande de Lac-Sergent limiterait les heures permises pour le décollage et l’atterrissage entre 8 h et 10 h et entre 17 h et 19 h. Actuellement, cinq propriétaires ont des avions privés, et aucun appareil à vocation commerciale n’opère sur le lac.
La mesure assurerait plus de sécurité en raison du grand nombre de bateaux sur le lac. En outre, elle éviterait que des pilotes d’ailleurs viennent parfaire leur technique de décollage et amerrissage en stop and go, ce qui consiste à amerrir et redécoller aussitôt pour se pratiquer. Cela réduirait également le risque de contamination du lac par des appareils venus d’un autre plan d’eau sans être nettoyés.
Longs délais
Pour ce type de demande auprès de Transports Canada, les délais peuvent être très longs. L’analyse du dossier peut prendre jusqu’à deux ans, sans compter les étapes de préparation investies par la municipalité. L’an dernier, la ministre a annoncé que le processus ministériel serait réduit à quatre mois. « Ça fait quatre ans qu’on en parle avec le ministère, remarque Yves Bédard. On fait la demande pour l’avoir dans un délai rapproché. » De fait, Lac-Sergent aimerait pouvoir appliquer ces mesures dès l’été prochain.
Myriophylle
La lutte au myriophylle à épis va se poursuivre et pourrait même s’intensifier cet été. Comme ce fut le cas l’été dernier, les plongeurs et les bénévoles disposeront deux hectares de jute au fond du lac afin d’empêcher les algues de proliférer. Le travail d’installation des 70 toiles est prévu débuter fin mai ou début juin.
Parallèlement, une demande de subvention a été adressée dans le cadre du Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau PSREE. Cet argent permettrait de rallonger la période d’arrachage à tout l’été, alors qu’elle a été de 15 jours l’été dernier.