Orignaux : quand avril rime avec saline!

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Par Michel Therrien
Orignaux : quand avril rime avec saline!

Conférencier et exposant au dernier salon chasse, pêche et bateau de Québec, j’ai eu le plaisir de commenter le sujet des salines, fort d’actualité en ce temps de l’année. Année après année, le «  salon  » regroupe plusieurs milliers de passionnés avides d’informations, dont plusieurs lecteurs du Courrier de Portneuf qui sont venus me saluer et que je tiens à remercier.

POURQUOI AU PRINTEMPS ?

L’hiver 2024 aura été plutôt clément pour les orignaux, ce qui arrive à point pour soulager ce cheptel, mis à mal par les hivers précédents. Je reviendrai certainement sur ce sujet dans une autre chronique, mais pour l’instant revenons aux salines. En avril et en mai, la plupart des orignaux sont comme des marathoniens venant de compléter un long parcours épuisant.

En hiver, la nourriture soutenante se fait beaucoup plus rare qu’au printemps et en été, moment où la forêt déborde de feuillages et de plantes aquatiques riches en sodium. L’apport en sel bénéficie au métabolisme des orignaux, particulièrement pour les femelles en gestation et celles qui allaitent.

Un apport riche du sodium composant les salines, favorise également plusieurs aspects de leur métabolisme, dont la croissance du panache chez les mâles. En revanche, si les salines sont fortement sollicitées du mois de juin jusqu’au mois d’août, plusieurs chasseurs notent une diminution de cet achalandage par la suite. Comment cet état de fait s’explique-t-il ?

CHOISIR UN HABITAT D’AUTOMNE.

Plusieurs recherches visent l’étude du déplacement des orignaux selon les saisons. Ces recherches ont permis de démontrer que les orignaux voyagent annuellement entre leur aire d’habitat estival et celle de l’accouplement en automne.

À titre d’exemple les orignaux consomment abondamment de plantes aquatiques entre la fin juillet et le mois d’août fréquentant à cette fin la rive des différents plans d’eau. Or à l’arrivée de l’automne, on notera un déplacement des populations, résultat de la diminution des sources d’alimentation. L’ouverture de la saison de la chasse provoquera également cette migration puisque les animaux éviteront alors de se retrouver en terrain découvert durant le jour.

En bref, une saline affichant une forte fréquentation en été s’avérera moins attractive malgré tout, en automne ; l’attractivité étant plutôt tributaire du lieu d’alimentation et d’accouplement que de la présence de saline.

QUELQUES STRATÉGIES

En guise de stratégie, un chasseur sera en quête d’un secteur présentant des indices de présences automnales d’orignaux avant d’installer une saline. Parmi les indices, on notera des traces d’anciennes fèces, des frottages sur les arbres ou des indices de broutage pouvant être associés à ces présences automnales.

Notons également que les orignaux s’approchent souvent des sommets montagneux en automne pour la fraîcheur qu’on y retrouve. De même ils affectionnent particulièrement les anciens buchers en retrait datant d’il y a au moins 3 ans. Parmi les autres conseils pertinents à retenir, il sera avisé d’installer deux salines à huit mètres l’une de l’autre plutôt qu’une seule. Il s’avère ici de respecter l’ordre hiérarchique ayant cours entre individus.

En effet, si un spécimen dominant est déjà en train de lécher un bloc de sel, le suivant se tournera vers le second bloc, ce qui réduira les tensions sociales entre eux pendant cette période de l’année où les tempéraments sont plus sensibles. Et finalement, il importe d’installer le bloc de sel à pas moins de 4 pieds du sol, afin que les orignaux puissent toujours être en situation de bien observer et identifier toute menace.

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