Au moment où j’écris ces lignes, Joe Biden est toujours le candidat que la partie saine de la population américaine a de nouveau choisi pour affronter le gourou criminel, Donald Trump. Mais ce choix a été fait avant que ce candidat n’apparaisse devant le monde entier dans toute sa vulnérabilité, dans toute sa faiblesse. Ce choix a été fait avant que la Cour suprême, contrôlée par les hommes de Trump, ne se rende au désir de son maître en lui donnant l’onction de l’immunité pour tous ses crimes passés ou à venir. Jamais l’Amérique n’a été plongée dans une crise d’une telle ampleur.
Comme l’Histoire nous l’enseigne, c’est dans les moments de crise que souvent les véritables chefs d’État se font valoir et ce, par des gestes de renonciation au nom du bien commun. Et, dans ce cas-ci, ce geste exceptionnel ne peut venir que du président des États-Unis. Joe Biden doit céder la place à quelqu’un d’autre. Ce faisant, il atteindrait deux buts : il ferait place à une personne d’une autre génération, une personne forcément plus saine que le vieux menteur compulsif et, de plus, il enrayerait toute la machine de guerre du parti trumpiste.
Qu’on le veuille ou non, en politique, le pouvoir de convaincre passe par la manière. Or, malgré des sursauts d’énergie, le Joe Biden des derniers mois et surtout des derniers jours offre l’image d’un vieillard chancelant, d’une élocution pénible et difficilement compréhensible. La crise qui afflige son pays demande une voix forte et ferme, capable d’affronter avec vigueur, la parole toujours mensongère de son adversaire. Plusieurs personnes peuvent relever ce défi notamment Gretchen Whitner, la gouverneure du Michigan ou Gavin Newsom, celui de Californie, sans oublier Kamala Harris, la mieux placée, selon un dernier sondage, pour faire face au monstre.
Le second but qu’atteindrait le départ de Biden serait la disparition du démon qu’il représente pour tous les adeptes se la secte trumpiste. Toute la campagne électorale de l’ex-président Trump est fondée et organisée autour de la diabolisation du président Biden. Si le diable s’éclipse, toute la stratégie républicaine s’effondre et avec elle, les discours et la propagande du candidat criminel. Alors, tout serait de nouveau possible pour la victoire de la démocratie sur l’absolutisme