Chasseurs d’orignaux ! Êtes-vous prêts?

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Par Michel Therrien
Chasseurs d’orignaux ! Êtes-vous prêts?

Quand les nuits deviennent plus fraîches et que la lumière du jour décline, la fièvre de la chasse s’installe dans la tête des chasseurs et des chasseuses du Québec. C’est souvent en pensant à l’orignal notre Roi de la forêt que les passionnés s’emportent le plus.

Au-delà de cette excitation et si on se réfère aux taux de succès finaux, il arrive que plusieurs chasseurs terminent leur séjour avec une certaine dose de déception. Dans certains cas, le fait de revenir bredouille s’explique directement à cause d’un manque de préparation et de prospection. Au mois d’août c’est le temps de parler de tout ça.

L’ÉQUIPEMENT ET LA FORME PHYSIQUE

Après chaque saison de chasse, les guides de l’équipe Chasse Québec et moi organisons un événement post chasse. J’affectionne ce moment car il s’agit d’une occasion en or pour discuter de nos diverses aventures fructueuses ou pas. Au fil des saisons ce sont souvent les mêmes histoires qui reviennent entre guides dont celles impliquant l’équipement. Plusieurs chasseurs pratiquent encore trop peu leurs aptitudes aux tirs avant la chasse et parfois on observe même que des armes ont été mal entretenues. Incidemment à chaque saison, on rapporte l’anecdote d’un chasseur qui a eu un enrayage devant un gros buck orignal il y a toujours cette histoire impliquant un vieux télescope embué. S’occuper de son équipement c’est de s’assurer d’avoir des bottes étanches, des jumelles adéquates, des vêtements silencieux et de l’équipement à point pour s’orienter en forêt (GPS, application sur nos téléphones intelligents, cartes spécialisées). Il faut aussi s’assurer de bien vérifier avant la chasse chaque petit détail comme l’état de son véhicule, sa scie à chaîne, son VTT, son canot, ses caméras de surveillance et sa propre personne. Je mentionne cet aspect car parfois pour certains l’été aura été synonyme d’excès. À chaque saison il y a donc des chasseurs qui se présentent en forêt en étant insuffisamment en santé pour se rendre au sommet d’une montagne malgré qu’un coup de panache se soit fait entendre. Il y a aussi le fait qu’un chasseur fatigué perdra son adresse et sa concentration. Juste avant la chasse il faut se mettre en forme en installant une certaine discipline dans son quotidien (marche, entrainement, sommeil).

COMPRENDRE SON TERRITOIRE !

La phrase que j’entends souvent après chaque fin de saison de chasse est la suivante à savoir : » que si on avait su que les orignaux étaient tous dans ce coin là avant la chasse, c’est certain qu’on aurait ramené de la belle viande bio dans la remorque cette année. » En y réfléchissant bien, cette phrase commune n’exprime qu’une seule chose soit que le groupe de chasseurs a possiblement négligé l’important volet de la prospection. Sur le terrain et en situation de chasse, ils trouvent le » jackpot » trop tard quand la chasse se termine et au final ils reviennent bredouilles à la maison. Depuis quelques années et sous l’influence des multiples produits offerts, plusieurs chasseurs pensent à tort que le seul fait d’installer des salines correspond à une activité complète de prospection. Faire de la prospection c’est bien plus que ça. Idéalement il faut trouver dans quel habitat les orignaux se trouvent selon la météo, la chaleur et en fonction de la pression de chasse avant et autour. Un chasseur bien préparé sera également au courant des lieux propices au rut en fonction de sa date de chasse.

ADAPTER SES TECHNIQUES À LA RÉALITÉ

Les bons chasseurs ont tous un point en commun à mes yeux c’est-à-dire qu’année après année ils deviennent une meilleure version adaptée et raffinée de ce qu’ils étaient les années précédentes. Un bon chasseur va réfléchir constamment à l’art de bien traquer et il ralentira instinctivement son pas de marche aux bons moments et aux bons endroits. Quand j’accompagne des nouveaux chasseurs d’orignaux et d’autres qui peuvent avoir développés certains petits » mauvais plis «, j’observe chez eux qu’ils marchent trop vites, ils callent trop forts et ils ne prennent pas assez de pauses en se déplaçant. On dit souvent qu’il faut savoir se comporter comme un orignal quand on se déplace mais quand un orignal est dans un lieu sécuritaire et surtout en période de chasse, il se montre souvent beaucoup plus NINJA que quiconque se lance à ses trousses. Savoir adapter ses techniques de chasse à la réalité c’est aussi avoir plusieurs options de calls à son répertoire pour surprendre et séduire vocalement les orignaux qui en ont souvent entendus d’autres. Enfin tout en vous souhaitant une bonne saison 2024, j’aimerais terminer en vous disant ne pas être routinier quand vous vous mettez les pieds au pays des orignaux. Réfléchissez, innovez et devenez à chaque jour une meilleure version que la veille et que l’année précédente.

www.micheltherrien.com aussi sur facebook et instagram

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