Soirée d’ouverture du Festival de films pour l’environnement

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Par Pierre Paquet
Soirée d’ouverture du Festival de films pour l’environnement
Le fondateur et actuel directeur général et artistique du festival, Léo-Denis Carpentier, a eu droit à deux ovations debout de la part de l'assistance. Photo - Pierre Paquet (Photo : Pierre Paquet)

Ce fut une soirée empreinte de fierté, d’espoir et de grande reconnaissance qui a marqué l’ouverture officielle de la 20e édition du Festival de films pour l’environnement, le 7 août à Saint-Casimir.

Fierté que ce festival de films, né il y a 20 ans dans ce petit village, soit devenu le plus grand festival de films sur l’environnement en Amérique. Espoir que tous ces gestes de sensibilisation posés par des cinéastes, des cinéphiles désireux d’apprendre, de comprendre et d’agir ainsi que par des bénévoles dynamiques et dévoués constituent des jalons significatifs dans le chemin à parcourir vers une meilleure connaissance de notre environnement et, par conséquent, un plus grand respect de celui-ci. Enfin, une grande reconnaissance envers Léo-Denis Carpentier « cet homme qui, un jour s’est levé et, avec vision et persévérance, a décidé de mettre sur pied ce festival » comme l’a rappelé Joël Godin, député de la circonscription de Portneuf-Jacques-Cartier. 

Agir concrètement 

Bien qu’elle se dise « un peu déçue par notre lenteur à mettre en marche les changements nécessaires étant donné notre obstination aveugle à prendre nos décisions collectives en mesurant la valeur de la vie en dollars ou en marge de profit », la marraine du festival, la comédienne Geneviève Bilodeau, affirme qu’elle s’interdit « de sombrer dans le vision sinistre, car les cinéastes sont là pour nous faire entendre la voix de philosophes, d’écologistes, de poètes, de scientifiques et de toutes ces personnes qui savent observer le monde avec finesse, acuité et profondeur ». Et c’est avec grande fierté qu’elle a souligné les 20 ans du festival : « Déjà 20 ans à venir apprendre, s’inspirer et se sensibiliser grâce à la créativité et au pouvoir du cinéma. Déjà 20 ans à mettre en lumière des enjeux environnementaux et à insuffler le désir d’agir concrètement, à rassembler une communauté de plus en plus grande et consciente. Vingt ans que le Festival nous offre la chance de se rencontrer et de sortir de notre isolement écoanxiogénisant », un mot qu’elle avoue avoir inventé. 

Christian Bégin en pleine discussion avec les invités d’honneur, les cinéastes Nadine Beaudet et Christian Fournier. Photo : Pierre Paquet

Christian Bégin, porte-parole

Comme cette soirée d’ouverture était conjointement organisée avec l’organisme Entre chien et loup qui réalise des soirées de poésie et musique, chacune des personnes qui y prenait la parole devait lire un poème de son cru. Avant de réciter sa toute récente création poétique, le comédien et animateur Christian Bégin, porte-parole de cette 20e édition, a expliqué ce qui l’avait inspiré : « Il y a quelques années, à une émission que j’anime, on a reçu un astrophysicien qui nous a parlé de la création des ciels protégés au Québec. » Il faut savoir que l’expression « ciel protégé » fait référence à une Réserve internationale de ciel étoilé, soit une grande étendue qui est protégée pour des raisons scientifiques ou éducatives. Par exemple, la Réserve internationale de ciel étoilé du mont Mégantic s’étend sur près de 5 300 kilomètres carrés autour du mont Mégantic au Québec, incluant plusieurs municipalités qui ont adopté des règlements pour réduire la pollution lumineuse.

 Christian Bégin a poursuivi en expliquant que cet astrophysicien posait l’hypothèse que la montée de l’individualisme dans le monde s’explique aussi par la disparition des ciels étoilés, particulièrement en région urbaine. « Lorsqu’on a l’opportunité d’observer un ciel étoilé, on est à la fois porté vers l’infini et ramené à la petite place que l’on occupe dans l’Univers. Quand il n’y a plus de ciel étoilé, on a moins le sentiment de faire partie de ce grand tout. Je trouvais fascinante cette explication qui dit que l’on vit de plus en plus dans un monde où c’est le « je » qui est au cœur de l’expérience humaine ».

Connaître la nature afin de la protéger

Quant à la cinéaste Nadine Beaudet, invitée d’honneur de cette 20e édition du festival, en compagnie de son conjoint et partenaire de création Christian Fournier, elle avait auparavant rappelé que « le lien profond que nous développons doucement avec la nature devient une source de motivation intarissable qui influence notre capacité d’engagement environnemental ».

Plus de 40 films

La soirée s’est terminée par les deux premières projections de films du festival, dont le film Habiter la terre, du cinéaste Lawrence Dupuis. Réalisé pour souligner le 100e anniversaire de la création de l’Union des producteurs agricoles, ce court métrage raconte l’histoire rurale québécoise des 100 dernières années. Il s’agit d’un touchant récit qui montre la résilience, le cœur à l’ouvrage et l’inventivité de ces hommes et de ces femmes qui nourrissent le Québec depuis des générations.

Au total, du 7 au 11 août, ce sont plus de 45 courts, moyens et longs métrages qui ont été projetés pour le plaisir des cinéphiles et des intéressés par les enjeux de l’écologie, des changements climatiques et du développement durable. Aussi, 11 de ces œuvres ont été sélectionnées pour faire partie du volet compétition du festival. 

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