Vous connaissez Hulk Hogan ? C’est ce personnage, lutteur de profession, dans ce «sport» où le talent se mesure dans la capacité de leurrer les spectateurs et où les bons et les méchants sont simplement, clairement et absolument identifiés comme bons ou comme méchants. Pendant le soi-disant «combat» entre lutteurs, les gens lucides se délectent des prouesses des comédiens et les naïfs se défoulent en maudissant les méchants et en portant les bons aux nues.
Pourquoi vous parler de ce champion du faux, de la vulgarité et du mauvais goût ? Parce qu’il a refait surface lors de la convention républicaine le mois dernier et qu’il y a publiquement et littéralement déchiré sa chemise pour laisser voir un T-shirt faisant l’apologie de son idole, Donald Trump, aussi talentueux que lui côté mensonge et vulgarité. La photo de Hulk Hogan a été jumelée cette semaine à celle de Michelle Obama à la une du Devoir avec le titre suivant : Deux conventions, deux univers.
J’ai assisté à la transmission télévisuelle des quatre jours de la convention démocrate qui a culminé avec la nomination de Kamala Harris. À aucun moment je n’ai été déçu : on y a vu défiler du vrai monde de tous les milieux venus exposer le danger que court leur pays advenant l’élection de Trump. Ces gens ont parlé de leur vécu dans les États rétrogrades où, déjà, on a mis en oeuvre les politiques nationales promises par Trump : bannissement de livres ; femmes terrifiées à l’idée de vivre une fausse couche qui pourrait être interprétée comme un avortement ; des médecins menacés de prison pour avoir aidé ces femmes ; des aînés craintifs à l’idée de perdre les maigres avantages que leur donne la sécurité sociale actuelle ; des parents obligés de quitter leur emploi faute d’une politique de garderies, etc.
Mais je suis maintenant convaincu que le semblable de Hulk Hogan sera battu le 5 novembre prochain. Il suffisait de voir et d’entendre ces républicains venus dire aux démocrates qu’ils appuieront Kamala Harris de manière à ce qu’après l’effacement de Trump, ils puissent retrouver leur parti débarrassé alors des éléments pervers de la secte Trumpiste. C’est la grâce que je leur souhaite au nom de la survie de la démocratie dans un pays aussi puissant que vulnérable.
