Au moment d’écrire ces lignes, je vie un dilemme mental qui me torture. Le dilemme étant: est-ce que je met à danser devant le Provigo du coin, en espérant qu’un bon samaritain admire mes mouvements de hanches à un point tel qu’il voudra sortir sa Amex pour payer mes repas de la semaine ou bien j’y vais pour un régime balkanique, qui consiste à boire un café et fumer une clope en guise de protéines pour la journée? Ces deux options peuvent sembler assez radicales (elles le sont définitivement), mais l’inflation des prix des aliments m’oblige à réfléchir plus d’une fois avant de sortir mon fond de change à la caisse pour m’alimenter. Avant de vous rendre là, j’avais pensé vous donner ma liste de choses à adopter face au crescendo du coût des vivres de nos supermarchés.
1. La canne de thon. Au premier regard, elle est assez effrayante. J’ai la forte impression qu’elle me regarde, qu’elle me dévisage. Est-ce parce qu’elle craint d’être oubliée dans le fond de mon garde-manger ou parce qu’elle se situe assez bas sur les tablettes du rayon pour voir que j’ai la morve au nez par le temps frais des derniers temps? Peu importe, elle reviendra au nid avec moi sans déplumer mon portefeuille de ses quelques tectrices restantes.
2. La politique des imbattables. Pas pour faire de la promo pour Maxi, mais quoi de mieux que d’aller s’obstiner à la caisse en disant que ta brique de fromage orange est moins chère ailleurs! Tout semble le rêve, jusqu’à temps que tes habiletés en argumentation et en débat fassent surface, que tu te crois en plein sitcom américain et que tu te mettes à frapper dans le plexiglass devant la caissière en hurlant » Ma gang de crosseurs, c’est 75 sous moins cher au Super C! « . Bon, je parle à la deuxième personne du singulier, mais clairement que ça m’est juste arrivé à moi, au » je « . Bref, je conseille, mais avec un ton de voix passif et sans s’emporter dans les émotions!
3. Les légumes congelés. On s’entend qu’un seul poivron rouge à 2,25$, c’est assez ordinaire, voire beaucoup trop dispendieux, voire abusif! La solution, les légumes qui goûtent le fond de congélateur et par le fait même, un peu le plastique. Pour ceux qui ne sont pas trop de type épices, vos légumes seront déjà bien garnis grâce à ses deux saveurs. Et en plus, ça se garde au moins une décennie, selon le vieux sac de mix californien qui erre dans mon congélo.
À tous les pauvres étudiants, gens à faible revenu, individus à la retraite ou personnes complètement surpassées par le prix de la petite viande froide, cet article est dédié à vous. J’espère que vous saurez en faire bon usage et que vous ne vous ramasserez pas à fumer la cigarette à l’heure du lunch à titre de dîner.
Enfin, ma Keurig vient de s’éteindre, mon allongé est prêt à être dégusté. Vous ne verrez donc pas ma danse de bassin à la Activia exécutée avec maestria dans les prochains jours. Je vous laisse. Bonne semaine!