Opération Fagot sur le bassin versant de la Niagarette

Photo de Stéphane Pelletier
Par Stéphane Pelletier
Opération Fagot sur le bassin versant de la Niagarette
L'érosion en bande riveraine est une source importante d'apports de sédiments et de phosphore pour la rivière Niagarette. (Photo : Offerte par la Capsa)

L’OBV Capsa a lancé une nouvelle initiative de restauration pour la rivière Niagarette. Elle l’a nommé « Opération Fagot » en raison de la solution qui est proposée afin de réduire les apports en sédiments à cet affluent. 

Il y a plus de vingt ans, des efforts collectifs avaient contribué à améliorer la qualité de l’eau de cette rivière presque exclusivement située en milieu agricole. « On a travaillé avec les producteurs agricoles à faires des modifications au niveau des pratiques culturales, au réaménagement de bandes riveraines, à faire des modifications au niveau des champs et des ponceaux et des sorties de drains », indique le directeur général de la CAPSA, Philippe Dufour.

Érosion

Cependant, en dépit des efforts collectifs déployés au début des années 2000, la rivière Niagarette conserve la moins bonne qualité de l’eau de tous les tributaires de la rivière Sainte-Anne. « On voyait dans les dernières années, que la qualité de l’eau ne continuait pas d’augmenter », ajoute-t-il. Cette dégradation s’explique en partie par la présence d’incisions en bande riveraine, réduisant ainsi leur efficacité à filtrer les sédiments qui transportent le phosphore et détériorent la qualité de l’eau. « On a réalisé, avec une petite étude, qu’il y avait encore beaucoup d’érosion qui était dû à la rencontre des cours d’eau et des cours d’eau éphémères où la bande riveraine était moins importante », complète-t-il.

Source d’eau potable

Traversant le territoire des municipalités de Saint-Casimir et de Saint-Thuribe, le bassin versant de la rivière Niagarette est occupé à plus de 60 % par l’agriculture et représente le terreau de nombreuses exploitations familiales qui participent au renom de l’agriculture portneuvoise. Pour ces petites communautés, la rivière Niagarette constitue la principale source d’eau potable, le principal milieu récepteur des eaux pluviales et un habitat pour l’omble de fontaine, un poisson convoité par nombreux amateurs de pêche récréative.

La Capsa initie donc ce projet en partenariat avec les municipalités de Saint-Casimir et de Saint-Thuribe, des scientifiques et des acteurs agricoles et communautaires du milieu. Il vise ainsi à réduire les apports en sédiments, importantes sources d’apports en phosphore et de détérioration de la qualité de l’eau pour la rivière.

Incisions en bandes riveraines réduisant l’efficacité de ces dernières à filtrer les sédiments et les apports en phosphore. Photo : Offerte par la Capsa

Restaurer les bandes riveraines

Avec le projet Opération Fagot, la Capsa aspire donc à restaurer les bandes riveraines détériorées et à sensibiliser les producteurs agricoles aux pratiques culturales limitant l’érosion du sol. Dans un premier temps, cela s’est fait par la caractérisation des bandes riveraines à des endroits stratégiques du bassin versant. Cela représente une distance de près de 50 kilomètres. « Quand on fait la modélisation, on voit qu’il y a 233 points où il est possible d’avoir un ravinement », souligne Marc-André Demers, responsable de projet à la Capsa.

Les 500 fagots

La modélisation permet à la Capsa de proposer aux propriétaires riverains l’application de techniques végétales particulières, soit l’installation de fagots là où les bandes riveraines sont inadéquates. « C’est une vingtaine chez qui nous avons des travaux à réaliser dans le cadre de ce projet », précise M. Demers. Un fagot est un arrangement de branches solidement attachées ensemble de façon à former un boudin uniforme. Ces boudins sont maintenus en place par des piquets profondément enfoncés dans le sol. Ils permettent de former un filtre à sédiments qui laisse passer l’eau.

Cette prochaine étape se déroulera au mois d’octobre. Cela représentera la fabrication et l’installation de 500 fagots. « On parle de 500 fagots pour l’instant. On connait un agronome qui a planté du saule sur son terrain. On a conclu une entente avec lui. On va organiser une corvée avec Alcoa et leur programme Action, en plus de bénévoles de Saint-Casimir et de Saint-Thuribe. On va fabriquer tous les fagots en une seule journée. La semaine qui suit, on commence à faire les aménagements. C’est la Capsa qui va les réaliser », résume Marc-André Demers.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires