Dans les premières minutes qui suivirent la déconfiture totale du méga menteur Trump lors du débat qui l’opposait à la valeureuse Kamala Harris, une agréable surprise attendait la vainqueure : Taylor Swift, l’artiste américaine la plus populaire au monde, lui donnait son appui en vue de l’élection du 5 novembre. D’autres l’avaient fait avant elle : des gens comme Oprah Winfrey, Robert De Niro, Joan Baez, George Clooney et plusieurs autres. Mais l’appui de Taylor Swift était très particulier, car la chanteuse arrivait avec son armée de Swifties, une organisation qui compte 280 millions de fans, dont la majorité est aux États-Unis.
Les Swifties, ce sont majoritairement des femmes réparties dans toutes les tranches d’âge, mais surtout entre 15 et 30 ans. Depuis l’an dernier, le mot « Swifties » a été ajouté au prestigieux Oxford Dictionary of English. Et pour cause ! Il s’agit d’une organisation qui a un impact majeur sur l’industrie musicale et qui constitue une véritable communauté d’intérêts où la créativité est presque une marque de commerce. Ce sont des gens relativement scolarisés et engagés. Le mouvement des « Swifties for Kamala » avait même devancé l’annonce de l’appui de Taylor Swift.
Dans les 24 heures qui ont suivi cette annonce d’après-débat, 600 000 petits donateurs s’étaient manifestés et une somme record de 47 millions s’est ajoutée au trésor de guerre des démocrates. Mais ce ne fut pas qu’un apport financier, l’appui de Taylor Swift contenait un message pour ses troupes : sortez, faites sortir le vote et si vous n’êtes pas inscrits sur la liste électorale, inscrivez-vous vite ! Les Swifties sont partout et forment dorénavant un groupe politique avec lequel il faudra compter.
Les troupes de Trump, on le sait, constituent davantage une secte qu’un parti. Il est fort à parier que ces fidèles voteront pour leur gourou quoi qu’il arrive. La cible des Swifties sera donc le groupe d’indécis ou d’indépendants auxquels s’ajouteront les nouveaux inscrits sur les listes, particulièrement les jeunes. L’influence des plus jeunes swifties auprès des parents n’est pas non plus à négliger. Une page d’histoire est en train de s’écrire chez nos voisins. Comme elle s’est écrite chez nous dans les années 70 : René Lévesque et son équipe auraient-ils eu un tel succès si le milieu culturel n’était pas intervenu avec force