Dans tous les sondages, Trump a toujours devancé ses adversaires en ce qui a trait au critère de compétence en matière économique, que ce soit face à Hillary Clinton, Joe Biden ou Kamala Harris. Mais le vent vient de tourner, car dans le dernier sondage cette dernière l’a rejoint. Le même jour, 400 économistes accordaient leur appui à Harris, certains allant jusqu’à affirmer que les énoncés du « programme » trumpiste allaient conduire les États-Unis vers la catastrophe, notamment en matière fiscale et par sa promesse d’imposer des tarifs aux importations, ce qui affecterait directement les consommateurs américains.
Il était temps que des économistes sérieux dénoncent la soi-disant compétence de Trump dans le domaine économique. Son statut d’homme d’affaires a aveuglé les ignorants en la matière. Il suffit de connaître un peu son parcours pour constater la fumisterie. Il doit aux millions de son père d’avoir pu construire ses premiers immeubles, ce qui n’est pas tout à fait un exploit en entrepreneuriat. Et c’est encore plus facile lorsqu’on ne paie pas ses fournisseurs et qu’on les épuise financièrement devant les tribunaux.
La seule fois où il s’est risqué en dehors des ornières immobilières, ce fut dans la création et l’opération de trois casinos à Atlantic City, dont le prétentieux et très kitsch Taj Mahal. Quatre faillites ont suivi. Trump fut la risée des gens d’affaires. Après avoir perdu une partie de ses biens, il n’a pu se refaire une santé financière qu’en étant embauché pour animer une émission de télé-réalité où il est devenu célèbre en faisant le pitre toutes les semaines.
Désœuvré, il s’est lancé en politique tant pour nourrir son moi narcissique que pour utiliser le pouvoir à des fins personnelles. Il n’avait aucune idée ni aucune connaissance qui ait pu le préparer à devenir président. Il n’a jamais gagné au suffrage universel, seul le système absurde des grands électeurs lui a permis d’entrer à la Maison-Blanche. C’est le mythe du grand homme d’affaires qui lui a assuré cette place, un mythe entretenu par de puissants vrais gens d’affaires qui en ont fait leur pantin politique. Mais voilà qu’une femme noire, sûre d’elle-même et qui a œuvré dans le service public comme procureure, s’est dressée sur son chemin et lui fait la leçon en économie. Espérons que le 5 novembre elle réussira à le renvoyer définitivement à Mar-a-Lago.
