On ne pourrait pas dire que les planètes étaient parfaitement alignées quand Josée Langlois a ouvert sa boutique Point de Vue sur le boulevard Bona-Dussault à Saint-Marc-des-Carrières. La guerre du Golfe enflammait le monde pendant qu’ici, l’imposition d’une nouvelle taxe de vente sur fond de récession n’arrangeait rien. Plein de boutiques fermaient leurs portes.
D’un poste de secrétaire de direction jusqu’à un rôle de femme d’affaires prospère et de philanthrope, cette entrepreneure a su contourner les embûches et a marqué la vie de son milieu.
Philanthrope, entre autres parce que dans les quatre dernières années, Josée Langlois a organisé des galas de mode afin de recueillir des fonds et ainsi contribuer, à sa mesure, à la construction d’un deuxième gymnase à l’école secondaire de Saint-Marc-des-Carrières.
Pour le 2e gymnase
Le dernier de cette série de défilés avait lieu le 25 septembre à la salle Claudia Ébacher en présence de 150 personnes. Le profit cumulé a été de 4 500 $.
La boutique Point de Vue s’était engagée à remettre 20 000 $ pour la réalisation de ce second gymnase. La somme a été dépassée de près de 1 000 $ et le surplus ira à la Fondation de l’école secondaire afin, notamment, de contrer le décrochage scolaire.
Pour Josée Langlois, cette implication coïncide avec son départ à la retraite, tout près de 35 ans après la mise sur pied de son commerce de vêtements pour hommes.
L’affiche du défilé de mode. Photo : Josée-Anne Fiset
La relève est là
Sa fille Kellyanne, co-propriétaire avec elle depuis cinq ans, est devenue l’unique propriétaire le 1er septembre.
« Je passe à d’autres projets, confie Mme Langlois. J’ai créé une très belle entreprise que je lègue avec fierté à ma fille. Déjà, elle m’a prouvé qu’elle était capable de la mener de main de maître. » Le fruit n’était pas tombé loin de l’arbre.
« Je pars une boutique »
Il y a 35 ans, relate-t-elle, on trouvait de tout à Saint-Marc-des-Carrières. Tout sauf des vêtements pour hommes.
« J’ai dit OK, je pars une boutique. Je ne connaissais rien dans le commerce et je n’avais pas du tout d’expérience. Ça a été tout un défi. »
Elle détenait un DEC en administration option secrétariat et avait occupé pendant six ans un poste de secrétaire de direction dans une grande entreprise portneuvoise, Groupe Cogeneuf.
Son expérience en affaires, elle l’a aimée. « Mais ça a été des années très difficiles », dit-elle. Par chance, son conjoint l’a totalement appuyée et a amené de l’eau au moulin.
Des embûches
La réfection du boulevard Bona-Dussault fermé à la circulation et le boycott de la ville voisine en raison d’un débat sur la sortie de l’autoroute ont constitué de dures épreuves.
Ces histoires venaient la chercher, comme elle dit. C’était dur pour les affaires. Elle devait appeler ses fournisseurs pour négocier des ententes avec eux. Pendant ce temps, son conjoint l’a beaucoup aidée.
Pour la gent féminine
La vie continuait. Lorsque la boutique Marie-Lou, spécialisée dans les vêtements pour femmes, a fermé son magasin, la boutique Point de Vue a pris le relais de ce créneau. Pendant les 10 ans qui ont suivi, elle habillait les hommes et les femmes.
Après quoi elle s’est consacrée essentiellement à la gent féminine. La boutique a prospéré, et regroupe aujourd’hui une belle équipe d’une dizaine de personnes.
Impliquée dans la communauté
À travers cette carrière dans les affaires, Josée Langlois s’est fortement impliquée dans sa communauté.
Elle siège à la présidence de la Caisse Desjardins de l’Ouest de Portneuf et sur les conseils d’administration du Fonds Laprade Portneuf, de la Fondation de l’école secondaire Saint-Marc et du Courrier de Portneuf.
« J’ai vraiment adoré le parcours que j’ai fait. Je passe le flambeau, je n’ai pas de regrets, je suis chanceuse d’avoir de la relève », conclut-elle.
