« Je suis né avec une paralysie cérébrale. J’ai toujours rêvé de jouer au hockey, mais comme je ne pouvais pas jouer debout, ma mère a fait des recherches. Elle a vu qu’existait le parahockey. J’ai essayé, je suis tombé en amour avec ce sport. »
Aujourd’hui âgé de 13 ans – c’est son anniversaire cette semaine – Milan a commencé à jouer au parahockey alors qu’il n’avait que 4 ans. Dès ce très jeune âge, ses parents l’amenaient à l’aréna Marc-Simoneau, à Beauport, où il pratiquait – et pratique encore – avec des adultes, tous les dimanches matin dès 7 h 30.
Maintenant avec l’équipe de Parahockey Montréal
Si Milan doit parcourir 160 kilomètres aller-retour hebdomadairement pour jouer au parahockey à Beauport, c’est qu’il n’y a qu’un seul autre jeune qui pratique ce sport dans la région.
Or, il y a un peu plus de deux ans, le jeune Carriérois et ses parents ont accepté le défi d’ajouter un autre parcours routier à leurs horaires. Car Milan a été sélectionné pour faire partie de l’équipe junior relève de Parahockey Montréal. Cette équipe encadre de jeunes athlètes afin qu’ils puissent éventuellement faire partie de l’équipe canadienne. Une autre étape possible est celle de participer aux jeux paralympiques. C’est ainsi qu’à raison de deux samedis par mois, les parents de Milan le conduisent à Montréal afin qu’il puisse jouer, avec des jeunes qui ont entre 10 et 15 ans. Ces parties sont toutefois plus difficiles pour lui, car les entraîneurs se montrent exigeants envers ces jeunes. « À Montréal, les entraîneurs nous poussent à nous surpasser. » Mais le jeune Carriérois préfère vraiment jouer avec des jeunes de son âge : « Ils sont devenus mes amis ».
Patrick Cyr, vice-président de Beneva et Patricia Demers, directrice générale de la Fondation Aléo ont remis à Milan une bourse de 1500 $. Photo : Tjerk Bartlema, photographe
Un parcours fait de détermination
« J’ai commencé un beau parcours que je n’ai pas encore terminé ». C’est en ces mots empreints de sagesse que Milan fait le point sur le chemin qu’il a déjà parcouru. Il ajoute même : « Mon parcours est déjà grand parce que j’ai commencé jeune ».
Sonia Groleau, sa mère, raconte les premiers moments de ce cheminement. « Peu après la naissance de Milan, on nous avait dit de ne pas avoir de grandes attentes, étant donné le diagnostic de paralysie cérébrale. Mais on était prêt à tout pour mettre toutes les chances de son côté pour qu’il ait un bel avenir, tout comme on le désirait pour notre fille Florence. Jouer au hockey était tellement une passion pour Milan que nous avons donné sans compter pour qu’il développe au maximum son potentiel. Et c’est beau de voir qu’aujourd’hui, il se réalise. Pour nous, c’est mission accomplie! »
Un passionné des sports
Mme Groleau raconte que son fils est un véritable passionné des sports. Son rêve était de patiner et dès qu’il a été assis sur une luge, « c’est un peu comme s’il nous avait dit : tassez-vous de là, je suis sur la glace et je patine ». Alors qu’au départ, Milan était un garçon un peu timide, la pratique des sports lui a donné une belle confiance en lui. Sa mère explique : « Le sport, c’est très valorisant, d’autant plus lorsqu’on a un handicap ».
Milan Biasotto, un jeune athlète au parcours remarquable. Photo : Offerte par Sonia Groleau
Tout est possible
Ces trois petits mots résument l’attitude des parents de Milan. Et le message… a porté fruit! « Je vais tout donner pour réussir à me rendre aux Jeux paralympiques. Ça fait quelques années que j’en rêve. Je me suis beaucoup inspiré de Mathieu Lelièvre, un joueur de l’équipe Canada de parahockey qui a grandi à Donnacona. »
Gardant bien en vue son rêve, Milan accumule les escales. Ainsi, le 7 novembre, ses parents parcourront près de neuf heures de route afin qu’il participe à un tournoi à Brampton en Ontario. Plus tard dans l’année, la passion de Milan conduira la famille à Ottawa puis dans le Massachusetts. Dans ce contexte, la bourse de 1 500 $ que Milan a récemment reçue de la Fondation Aléo aide à couvrir les dépenses qu’entraînent de tels déplacements.
Devenir ingénieur
Présentement en première secondaire à l’école de Saint-Marc, Milan dit beaucoup aimer l’éducation physique et la géographie. D’ailleurs, lorsqu’on demande à son père, Jean-François Biasotto, quelles sont les grandes qualités de Milan, il répond tout de go : la curiosité intellectuelle. Milan, quant à lui, affirme qu’il est déterminé dans tout ce qu’il aime, qu’il aime aider les autres et qu’il a une belle écoute. Quant à sa mère, elle résume en disant que Milan est un enfant au grand cœur. Elle ajoute que, dès l’école primaire, le jeune garçon préférait qu’on le laisse se débrouiller, et ce, malgré sa condition physique. « Il voulait être comme les autres et c’est encore comme ça. » Cette volonté devrait l’aider à réaliser son autre rêve : devenir ingénieur.