J’avais préparé un texte sur le 150e anniversaire dont on fait la promotion depuis le début de cette année. Il y était question du fait que tout n‘a pas commencé en 1867 et qu’avant, il n’y avait pas un grand trou noir. Je rappelais que Cartier et Champlain étaient passés par ici respectivement 333 ans et 259 ans avant et que d’autres textes et traités avaient précédé celui de 1867. Puis, je me suis ravisé : je me suis dit que tout cela, vous le saviez. J’ai donc pensé me reposer un peu et laisser d’autres vous livrer un portrait de cette confédération qu’on nous dit de célébrer. La chose fut plus que facile car je n’ai eu qu’à consulter les trois grands quotidiens de la région sur trois jours consécutifs de la semaine dernière. Recevez le tout comme un album de photos d’anniversaire. Le Soleil du 19 janvier nous révèle en gros titre que le ministre libéral québécois de la Santé, Gaétan Barrette, accuse le gouvernement libéral d’Ottawa de se livrer à la menace et au chantage en matière de transferts de soins de santé. Pas sûr qu’ils vont fêter fort cette année en levant leur verre et en criant : Santé ! Toujours le 19 janvier, le même journal, en éditorial, mais au sujet cette fois, des problèmes aéronautiques de Lévis et de Neuville : « Le partage des compétences entre Ottawa et les provinces devrait coller aux réalités d’aujourd’hui et non à celles de 1867 (…) Trudeau est loin de favoriser un fédéralisme coopératif (…) Il est frustrant, inquiétant, mais aussi insensé que la volonté, les lois et les règlements des élus les plus près des citoyens puissent être gommés ou atténués ». Sur le même sujet, on apprend dans une autre page que le gouvernement du Québec appuie Lévis dans sa lutte contre l’empiètement du fédéral sur ses compétences. Le 16 janvier, dans un très long éditorial, le directeur du journal Le Devoir écrit, en citant plusieurs cas dont ceux de Neuville, Chateauguay et Lévis : « L’anniversaire de la Confédération offrirait une belle occasion de revisiter le partage des compétences (…) ce serait plus important qu’une série de feux d’artifice et des spectacles « son et lumière » dans tout le Canada ». Enfin, pour clore, dans le Journal de Québec du même jour, Mathieu Bock-Côté écrit : « Le bilinguisme est une concession faite au Québec, mais ce n’est pas un trait fondamental du pays ». Fêter quoi au juste ?