J’ai rencontré le mot féticheur en faisant une recherche sur le mot fétiche. Voici ce qu’est un fétiche : un objet de culte des civilisations dites primitives. Quant au féticheur, il s’agit d’un initié capable de susciter et de faire agir des fétiches. Allons un peu plus loin dans cette veine et voyons ce que le philosophe et essayiste Alain écrit : le fétichisme qui adore tout objet utile ou nuisible comme un dieu est la forme la plus naïve de la prévision et de l’action réglée. Pourquoi cette incursion dans le monde du fétichisme ? Lisez la suite et vous serez tentés de revenir sur tout ce qui précède. Peut-être avez-vous vu à la télé ou sur Internet, les images de l’euphorie folle qui a saisi les agents boursicoteurs sur le parquet de la Bourse de New York la semaine dernière lorsque la cloche leur a indiqué que l’indice Dow Jones avait atteint le niveau mythique de 20 000. Il fallait les voir s’agiter et crier comme des enfants d’école à qui on annonçait congé de devoirs et de leçons. On aurait dit les Hébreux devant l’arrivée du veau d’or. À cette différence près : le veau d’or était réel alors que sur le parquet de la Bourse tout n’est qu’illusion et jeux de l’esprit. Des chiffres qui n’ont « aucune vraie signification économique et qui n’auront aucun impact sur 99% des citoyens » selon les mots d’un expert appelé à commenter l’atteinte de ce seuil psychologique de 20 000. Mais, il y a plus grave que les gesticulations hystériques des trafiquants d’actions. Il faut examiner les causes de cette subite fièvre qui a emballé le repaire de spéculateurs. Voyons-y non pas la main de Dieu mais les petits doigts de Trump. La flambée des indices boursiers est intervenue après que le nouveau président américain ait annoncé sa décision d’abolir la règlementation déjà très insuffisante qui servait un peu de garde-fous pour les magouilleurs en investissements. Ajoutez à cela, la décision de baisser l’impôt des milliardaires et vous avez la combinaison gagnante pour rendre encore plus riches et dangereux les déjà trop riches. Grâce à un président irresponsable, nous voilà encore aux prises avec les mêmes féticheurs qui ont créé la grave crise financière et économique de 2006-2007. Avec cette différence que pour la crise qu’ils nous préparent, l’État n’aura plus les moyens de réparer les dégâts comme Obama l’a fait en 2009.