Avec Donald Trump au pouvoir, les sujets de billets ne manquent pas. J’aurais pu vous parler des derniers méfaits de ce sociopathe (j’hésite entre sociopathe et psychopathe, mais je crois que les deux s’appliquent). J’aurais pu vous dire comment il a raccroché la ligne au nez du premier ministre de l’Australie, un pays allié des É-U. J’aurais pu aussi vous rapporter les paroles avec lesquelles il a insulté un juge qui a osé rendre une décision qui annulait sa politique discriminatoire envers sept pays. J’aurais pu vous dire comment les sénateurs républicains à la solde du président ont empêché une sénatrice démocrate de parler en lui disant se se la fermer. Mais finalement j’y ai renoncé pour ne pas gâcher votre semaine. Rions un peu. Je voudrais vous parler du massacre de Bowling Green. Personne n’en avait entendu parler jusqu’à ce que Kellyanne Conway, la plus proche conseillère et porte-parole de Trump, fasse publiquement un reproche aux médias à cause de leur silence sur ce massacre (on sait que la démonisation des médias est au centre de la stratégie trumpienne). Or, le problème avec ce massacre c’est qu’il n’a jamais eu lieu. Madame Conway, penaude, l’avait inventé et elle a dû passer aux aveux lorsqu’un journaliste a simplement voulu en connaître les détails. Devant l’annonce de ce massacre fictif, les citoyens de cette petite ville de 30 000 habitants ont répliqué avec l’arme qui terrasse les imbéciles à tout coup : l’humour. Les citoyens de Bowling Green ont donc organisé une vigile avec lampions, oursons en peluche et fleurs pour souligner l’ampleur du massacre qui n’a pas eu lieu. Des gens ont témoigné devant les caméras pour dire où ils étaient et ce qu’ils faisaient lorsqu’est survenu le massacre qui n’a pas eu lieu. Le maire a incité ses concitoyens à ne pas garder de rancoeur envers les responsables de ce massacre qui n’a pas eu lieu. Des t-shirts ont fait leur apparition avec la mention Je suis un survivant du massacre de BG. Une femme s’est mise à fabriquer des macarons avec cette même inscription et la production de sa petite entreprise ne suffit pas à la demande. Le propriétaire d’un café-restaurant a mis au menu une pizza spéciale-massacre et elle fait fureur. Enfin, des affiches sont apparues devant les maisons avec l’inscription suivante : Je ne me souviendrai jamais du massacre qui n’a pas eu lieu.