À Saint-Raymond, Nady Moisan a la réputation d’être une femme d’affaires impliquée, fonceuse et dynamique. Propriétaire du cinéma Alouette depuis maintenant 26 ans, elle travaille toujours avec fougue pour que son entreprise, qui fête ses 70 ans cette année, continue à se démarquer. Scénario d’une passion! Pour la petite histoire, il faut savoir que le cinéma Alouette s’est un peu imposé dans la vie de Nady. Alors qu’elle venait de terminer ses études et qu’elle entamait une carrière dans le domaine de l’administration en 1990, son père Clément s’en porte acquéreur. Nady décide alors de donner un nouvel horizon à sa vie professionnelle. «Mon père a travaillé un petit peu ici, mais il ne s’est jamais vraiment occupé du cinéma, ça a toujours été moi qui s’en est occupé», m’a-t-elle raconté. Quand elle repense à ses débuts et à l’évolution du cinéma Alouette, Nady affiche un large sourire de fierté qui mériterait d’être un joli intermède aux 70 films qu’elle diffuse chaque année. «Je suis fière de ce que le cinéma est devenu», m’a-t-elle dit en plein samedi après-midi à travers les bruits de fond en provenance de ses deux salles de projection. «Le cinéma Alouette existe depuis 70 ans et c’est le seul qui a réussi à survivre entre Québec et Trois-Rivières», me mentionne-t-elle. Mais pourquoi? Sans doute parce que Nady est une femme d’action pour qui renoncer à la passion entrepreuriale qui a marqué sa vie et celle de sa famille était carrément impensable. Elle a donc décidé d’innover, de diversifier son offre de produits et surtout, de miser sur un service à la clientèle que n’offrent pas ses compétiteurs. Et elle a gagné son pari! Comment? En offrant des tarifs plus abordables que dans les cinémas de Québec, en modernisant ses infrastructures, en officialisant des partenariats avec Les Aventuriers Voyageurs pour la présentation de documentaires relatant les séjours de vacanciers québécois à l’étranger et en faisant une place de choix au cinéma québécois dans sa programmation. En tant que propriétaire d’un cinéma de région, elle fait des pieds et des mains pour diffuser les films à succès dès leur sortie ou le plus rapidement possible. Des centaines, voire des milliers de longs métrages ont été annoncés sur la marquise du cinéma Alouette depuis 70 ans. Si Nady Moisan a souhaité conserver le cachet historique de la façade de son cinéma, elle n’a pas eu le choix, il y a cinq ans, de prendre le virage numérique imposé par l’industrie. «On devait passer au numérique ou mettre la clé dans la porte», s’est-elle souvenue en parlant de ce défi de taille. Puisque le développement du septième art est désormais grandement influencé par les avancées technologiques qui font qu’on peut consommer des films partout et à tout moment, Nady Moisan veut plus que jamais prouver à ses clients que l’expérience en salle vaut toujours le coup. «J’essaie toujours d’avoir la meilleure programmation possible au meilleur prix possible», a-t-elle souligné. Plus encore, elle souhaite que les Portneuvois soient attachés pour encore longtemps au cinéma Alouette. «J’ai vraiment à coeur le cinéma. J’ai monté l’entreprise et j’y ai passé ma vie», a réaffirmé Nady, qui, grâce à ses relations d’affaires avec les distributeurs, a pu rencontrer et accueillir, à plusieurs reprises, des acteurs d’ici à son cinéma. Elle a même pu se rendre à Universal Studios aux États-Unis. Peut-être qu’avec autant de moments marquants comme ceux-là, le scénario de la passion qu’a développé Nady Moisan pour le cinéma Alouette est assez inspirant pour tourner le film d’une vie. Allez savoir…