Bernard Dumont ou l’importance du capital humain

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Par Steeve Alain

Le départ de Bernard Dumont du Centre local d’emploi (CLE) a été souligné lors du récent Colloque pour les employeurs ainsi que lors d’une activité spéciale de la Chambre de commerce de l’Est de Portneuf.

Ces marques de reconnaissance s’ajoutent notamment au prix provincial pour la qualité de son travail qu’il a obtenu en 2012. Le prix attribué dans le cadre du 1er concours Misons sur l’excellence du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale lui a été remis parce qu’il représentait un acteur-clé dans sa région et pour la qualité de son service. Sa candidature avait été appuyée par ses collègues de la Capitale-Nationale, par une cinquantaine d’employeurs de Portneuf et par l’UCCIP.

M. Dumont a œuvré plus de 30 ans auprès des entreprises pour améliorer particulièrement leur gestion des ressources humaines et leur productivité. «Je ne suis pas une personne qui va s’afficher publiquement. Je veux rester humble, quelqu’un avec de la passion qui voulait supporter et développer. Mais je ne l’ai pas fait seul», dit le jeune retraité.

M. Dumont est natif de Thetford Mines. Fils de mineur, il suivra d’abord une formation en sciences administratives au Cégep de Thetford Mines, «une formation qui ouvre toutes les voies», signale-t-il. Rapidement, c’est le «management» qui l’attirera.

Il se perfectionnera dans cette voie à l’Université Laval où il obtiendra un baccalauréat en relations industrielles.

Il sera ensuite embauché à la Commission de formation professionnelle des régions de Beauce et de l’Amiante, un poste qu’il occupera durant un an et demi, avant son arrivée dans Portneuf au milieu des années 1980 comme conseiller en main-d’oeuvre.  

La naissance de l’aluminerie à Deschambault a conduit à la revendication d’une certification en mécanique d’entretien. La formation en soudage exigée en commun par le milieu, les industriels et la commission scolaire a suivi. «Ça ne se fait pas tout seul. Nous étions la bougie d’allumage», se rappelle M. Dumont.

«Le développement d’une région, c’est un partenariat», affirme d’ailleurs le conseiller. Durant sa carrière, il a maintenu le contact avec les organismes économiques et les entreprises pour connaître les enjeux et ensuite orienter les actions.

«Pour faire du développement, il faut être à l’extérieur, comprendre la problématique et les enjeux, prendre du recul pour voir ce que l’on peut conseiller», ajoute-t-il.

Bernard Dumont a été président du Club Kiwanis, membre du conseil d’administration de l’Union des chambres de commerce et d’industrie de Portneuf (UCCIP) et de la Chambre de commerce de l’Est en plus d’être responsable des comités sectoriels en forêt et métallurgie. Il a été aussi président du Comité de citoyens externes et du Comité des visiteurs au pénitencier de Donnacona.

Ressources humaines

«Les pratiques de gestion des ressources humaines impactent la productivité, la compétitivité des entreprises. Le coeur d’une entreprise, ce sont ses ressources humaines», répète M. Dumont avec conviction.

Il soutient qu’il faut aller plus loin au niveau du travail d’équipe. «Direction et travailleurs doivent faire un tout, travailler dans la même direction et l’ensemble doit apporter une contribution», explique-t-il.

Les besoins de main-d’œuvre ont amené la présentation d’un colloque sur l’immigration il y a quelques années. Bernard Dumont rappelle que l’évènement a rassemblé plus d’entreprises ici que partout ailleurs au Québec. Portneuf a été à l’avant-garde.

S’adapter et innover

L’homme mentionne que l’implantation de nouvelles méthodes de gestion s’effectue avec le temps «si tu es convaincu, tu es capable d’argumenter et d’amener vers des pistes de solution» les dirigeants.

Celui qui a été président du salon Contact Emploi Portneuf observe qu’il y a eu évolution dans la volonté des entreprises de qualifier leur main-d’œuvre en raison du milieu et du marché. M. Dumont avertit que le défi majeur reste la main-d’œuvre et l’adaptation aux changements. «Ce qui se faisait en 1980 ne se fait plus, a évolué en 2015. L’innovation est un processus continu», soutient-il.

«On voit les entreprises qui se sont démarquées, elles ont fait évoluer leurs produits et services», souligne celui qui a été témoin de «plusieurs belles histoires à succès». «Leur force a été d’être capable de s’outiller, d’impliquer des gens, d’améliorer leurs pratiques et de former leur main-d’œuvre», signale M. Dumont.

L’avenir

Selon lui, Portneuf est capable de se prendre en main, mais comme toute autre région du Québec il faut qu’elle améliore sa compétitivité. «Parce que ce n’est jamais fini. L’innovation passe par de meilleures pratiques, c’est un processus continu, le marché évolue, les pratiques évoluent, ça ne se fait plus en vases clos, je pense que plusieurs l’ont compris», soutient-il

«J’ai fait l’accompagnement de plusieurs entreprises – il n’a pas compté leur nombre – et j’ai voulu accorder une importance à chacune d’elles. Je me faisais un devoir de comprendre la dynamique du secteur, la dynamique des enjeux, des meilleures pratiques à développer. Connaissant ces pratiques, ces enjeux, j’ai été capable d’apporter une contribution au milieu», résume M. Dumont, spécifiant encore qu’il n’était pas seul.

Le retraité veut prendre maintenant un moment d’arrêt. Il envisage plus tard s’impliquer différemment, mais toujours avec le souci d’aider les personnes et les dirigeants.

 

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