La Cour supérieure a nommé un séquestre le 27 février pour procéder à la vente des actifs en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. La requête a été présentée par les créanciers garantis.
Selon Jocelyn Renaud, associé chez Raymond Chabot et séquestre nommé au dossier, les dettes de l’entreprise sont de plus de 20 M$.
L’entreprise doit notamment 10 M$ à la Banque Nationale et 6 M$ à la Banque Royale qui ont présenté la requête en cour. Hydro-Québec est aussi un créancier.
Les Serres du Saint-Laurent est le plus important producteur de tomates de serre au Québec, occupant environ 40% du marché. L’entreprise compte des serres à Portneuf, à Danville et à Saint-Étienne-des-Grès.
La société emploie 190 personnes, dont une cinquantaine à Portneuf, où sont produites chaque semaine plus de 210 000 tomates Savoura dans une serre de 31 000 mètres carrés.
Poursuite des activités
M. Renaud a dit que l’entreprise demeurera en opération, selon le calendrier prévu, et que les emplois seront maintenus pour le prochain mois. Le séquestre a rencontré les employés cadres et responsables des départements pour les informer de la situation.
«Les activités de production et de distribution continueront à répondre à la demande de la clientèle. Nous ferons le nécessaire pour conserver le savoir-faire de l’entreprise et minimiser les impacts sur la marque de commerce», a indiqué M. Renaud.
Vente
Il n’y a pas d’échéance pour trouver un acheteur, a précisé M. Renaud. Des demandes de soumission sur invitation pour acheter les actifs seront déposées.
M. Renaud a mentionné que des acheteurs potentiels du Québec mais aussi d’ailleurs seront identifiés. Les critères financiers et la capacité d’assurer les opérations au Québec seront considérés dans le cadre de la vente.
L’entreprise Les Productions Horticoles Demers de Lévis a manifesté publiquement son intérêt pour se porter acquéreur des Serres du Saint-Laurent.
Selon le PDG Jacques Demers, des voix se font entendre afin que les actifs et la marque Savoura demeurent sous contrôle québécois. «Notre expertise et notre savoir-faire nous placent en position avantageuse pour croître sur le marché agroalimentaire du Québec», a fait savoir M. Demers par voie de communiqué.
Née dans Portneuf
L’entreprise Les Serres du Saint-Laurent a été fondée en 1988 par les familles Gosselin et Gauvin. Elle a produit ses premières tomates à Portneuf en 1989. Son siège social est à Portneuf.
La direction de la compagnie a tenté en vain au cours des derniers mois de trouver de nouveaux partenaires.
La concurrence des tomates du Mexique dans le marché québécois et les coûts d’électricité ont pu contribuer aux difficultés financières de l’entreprise.
La PDG de la compagnie, Marie Gosselin, a fait pression au cours des dernières années avec d’autres producteurs en serre du Québec afin d’obtenir des tarifs réduits d’électricité auprès d’Hydro-Québec.
Elle avait indiqué lors d’une entrevue en 2013 que la facture énergétique représentait 30% des coûts d’opération de l’entreprise. La Régie de l’énergie avait accordé l’accès au tarif pour l’éclairage de photosynthèse à l’automne de la même année aux producteurs en serre, ce que Mme Gosselin avait qualifié «[d’] un pas dans la bonne direction».