«Portneuf 1514», c’était avant Jacques Cartier

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Par Denise Paquin
«Portneuf 1514», c’était avant Jacques Cartier

Le journaliste de Saint-Léonard, qui travaille notamment à la télévision communautaire CJSR, est fasciné par la culture amérindienne et souhaite contribuer à faire découvrir la façon de vivre des ancêtres des nations contemporaines. «L’impact de l’arrivée des Blancs a été déterminant. On a une fausse image de ces gens-là», affirme-t-il.

Michel Beausoleil a mis trois ans à élaborer son récit et prévoit que les premiers coups de manivelle seront donnés en août à Saint-Léonard.

C’est en réfléchissant sur la relation «malsaine et égoïste» de l’homme avec l’argent que l’auteur a fait le lien avec les Amérindiens. «J’ai eu un flash il y a quatre ou cinq ans. Sur le fait que l’argent était une notion assez récente, alors que les Amérindiens, eux, avant la colonisation, n’avaient pas d’argent et vivaient de façon communautaire, d’échange et de troc, en symbiose avec la nature», explique-t-il. Le documentaire «L’empreinte», lui a aussi confirmé l’ampleur du transfert culturel qui s’est opéré entre les Amérindiens et les Québécois.

Son film relatera l’histoire d’une famille qui part en expédition pour le grand rendez-vous des nations sur la rive du Saint-Laurent. «Cette fiction est basée sur l’art de vivre de ces gens-là», dit-il.

Il s’agira d’une fiction poétique, car il n’existe pas de témoignage de la vie de ce peuple qui ne possédait pas l’écriture. Il a toutefois laissé des artéfacts et des traces dans le style de vie et les langues des familles algonguiennes et iroquoiennes actuelles, descendantes des 25 nations autochtones iroquoiennes qui occupaient la vallée du Saint-Laurent au début du 16e siècle.

Un campement d’une de ces nations a été découvert à Deschambault sous le tracé de la future autoroute 40 dans les années 1970. Toutefois, c’est au Centre d’interprétation du site archéologique Droulers/Tsiionhiakwatha, à Saint-Anicet, que Michel Beausoleil a trouvé les vestiges du plus important village iroquoien découvert au Québec.

À l’instar de la façon de vivre des Iroquoiens, le projet est collectif, signale l’auteur qui s’affaire actuellement au découpage des scènes. Il s’est associé avec les Productions Colonies, de Saint-Raymond, et veut recruter cinq équipes de tournage, qui donneront chacune une couleur au projet. Léo-Denis Carpentier, connu pour le Festival de films de Portneuf sur l’environnement, dirigera une équipe. Des comédiens seront recrutés pour une dizaine de rôles principaux.

L’auteur prévoit la sortie de son film en 2018. «Je ne suis pas pressé», lance-t-il. Il aimerait bien le diffuser sur le Web et rêve d’une diffusion à la télévision. «On va voir si l’intérêt est là», conclut-il.

Il invite les gens intéressés à collaborer à son projet à le contacter à mbeausoleil@apqr.ca.

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