Selon le directeur des opérations chez Bordures Polycor, Kevin Jack, l’entreprise représente de loin le plus grand joueur au Québec dans le marché des bordures de rue en granite.
Polycor a acquis l’usine Dumas et Voyer de Rivière-à-Pierre en 1992. L’usine existe depuis plus de 100 ans et a contribué à la réputation internationale de grande qualité des pierres architecturales des carrières de granite de Rivière-à-Pierre.
Les bordures de rue taillées à l’usine se retrouvent surtout près des voies de circulation dans la grande région de Québec. Mais les dirigeants ne veulent pas s’y limiter. Ils cherchent à agrandir le marché pour leurs produits. «L’entreprise vise de plus en plus à développer le marché de la ville de Montréal. Il y a une ouverture pour le granite», souligne M. Jack.
Face aux bordures en béton, les promoteurs des bordures en granite soulignent leur solidité et leur durabilité. Leur durée de vie pourrait atteindre les 100 ans. Des rues sont réaménagées après plusieurs années, les bordures en granite sont enlevées, puis les mêmes sont ensuite remises en place, donne en exemple le directeur de l’usine, Mathieu Bergeron, pour démontrer la résistance du produit dans le temps.
Réalisations
Outre les bordures, l’usine Polycor de Rivière-à-Pierre taille aussi le granite pour la réalisation de pavés et murets dans le cadre de projets architecturaux et d’aménagements de toutes sortes. La pierre peut provenir de la carrière locale, mais aussi d’autres carrières de la compagnie.
Selon Kevin Jack, l’une des grandes réalisations au cours des dernières années fut la promenade Waterfront à Toronto. Mathieu Bergeron signale qu’il a fallu cinq mois de travail à temps plein dans l’usine pour compléter le projet. Du granite rouge était amené d’Ontario pour être taillé et affiné à l’usine de Rivière-à-Pierre, selon les plans des architectes, et ensuite retourné à Toronto pour l’installation des pièces. Résultat : une promenade de quatre kilomètres de longueur pavée de granite et de divers aménagements qui ont resplendi lors des derniers Jeux panaméricains dans la Ville-Reine.
La Place d’armes à Montréal figure aussi parmi les réalisations récentes associées à Bordures Polycor. L’équipe de Rivière-à-Pierre a réalisé les pavés sur une superficie de 35 000 pieds carrés, un projet complexe par les formats, finis et couleurs de pierre variables, se souvient M. Bergeron.
Les travailleurs de l’usine ont également fabriqué les pavés pour l’aménagement du Battery Park près de la rivière Hudson à New York et, cette année, des blocs de granite de diverses dimensions pour former l’ensemble d’une cascade au parc du Mont Royal, près du lac aux Castors. «Et l’année 2016 s’annonce très bien», indique M. Jack.
Il faut dire que le granite de Rivière-à-Pierre est associé depuis longtemps à de grands projets et il se retrouve à plusieurs endroits sur la planète. Il a été utilisé notamment dans la construction de la base de la Statue de la Liberté à New York et dans celle des piliers du pont de Québec.
Carrières
Polycor, entreprise propriété en majorité québécoise, compte une trentaine de carrières de pierres diverses et des installations entre autres au Québec, au Manitoba, dans les états de Virginie, de Géorgie et du Maine.
Selon M. Jack, les carrières disposent en moyenne d’une cinquantaine d’années de réserves de pierres. Celle propriété de Polycor à Rivière-à-Pierre pourrait fournir du granite pour plus d’années encore.
L’usine de 20 000 pieds carrés est approvisionnée actuellement à 75% par la carrière locale. Quelque 3500 mètres cubes de granite – environ 10 000 tonnes – y sont transformés annuellement. Ses équipements lui donnent une grande versatilité et permettent le travail sur tous les types de pierres, précise Mathieu Bergeron.
Main-d’oeuvre
Bordures Polycor compte actuellement 50 employés syndiqués et 12 cadres. Le nombre d’employés a atteint les 75 l’été dernier, période de plus intense production.
Selon M. Bergeron, un tiers des employés résident à Rivière-à-Pierre et la grande majorité proviennent de la MRC de Portneuf.
L’entreprise emploie notamment des électromécaniciens, des opérateurs de chargeuses et des opérateurs de scie. La semaine de travail est de 40 heures sur des horaires de 8 heures par jour. Une formation est donnée aux nouveaux employés. «Nous insistons sur la santé et sécurité au travail», souligne M. Bergeron.
Soutenue par des programmes d’Emploi Québec, l’entreprise a amélioré ses façons de faire en usine en standardisant ses méthodes pour améliorer la productivité au cours des dernières années.
Un comité d’amélioration a été formé et permet aux employés de donner des suggestions concernant le milieu de travail.
Les besoins de main-d’œuvre se font sentir surtout au printemps. Les postes sont habituellement affichés chez Emploi Québec et dans les pages du Courrier de Portneuf.