Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a dénoncé, en point de presse ce matin à Québec, l’injection de fonds publics dans le projet de cimenterie à Port-Daniel, en Gaspésie.
M. Legault et les députés de Portneuf et de La Prairie, Jacques Marcotte et Stéphane Le Bouyonnec, se sont dits inquiets en raison de nouvelles informations qui feraient monter de 350 à 450 M$ «l’investissement électoraliste» du gouvernement Marois.
«Le gouvernement péquiste était au courant que le marché du ciment était saturé au Québec. Il a ignoré un rapport indépendant qui le prévenait que l’offre actuelle était plus que suffisante au moins jusqu’en 2021. Malgré ce signal d’alarme, Pauline Marois a choisi de dépenser l’argent des contribuables pour acheter des votes en Gaspésie. Avec un investissement de 450 M$, elle ne créera que 400 emplois, dont uniquement 150 permanents. C’est environ un million de dollars par emploi qui sera financé par tous les contribuables du Québec», a dénoncé François Legault dans un communiqué rapportant ses propos.
Le député et porte-parole en matière d’économie pour la CAQ, Stéphan Le Bouyonnec, soutient qu’en vertu de «l’arrangement péquiste», ce sont les contribuables qui assumeront les risques les plus élevés dans le montage financier du projet puisque le prêt de 250 M$ ne serait pas une créance prioritaire, contrairement au prêt de 100 M$ du fédéral. «Si l’investissement tourne mal – et avec un marché saturé comme le ciment cela risque fort d’arriver – on se dirige tout droit vers un fiasco financier digne de la Gaspésia», s’est inquiété le député.
De plus, M. Le Bouyonnec affirme avoir des informations selon que «l’investissement n’a pas été approuvé par le conseil d’administration d’Investissement Québec, qui a été contourné en raison d’une commande politique». «L’argent provient du Fonds de développement économique, contrôlé par le ministère des Finances, et donc la totalité du 350M$ d’Investissement Québec a été pris (sic) sur la dette», a poursuivi le député de La Prairie.
De son côté, le député de Portneuf et porte-parole de la CAQ en matière d’environnement, Jacques Marcotte, a déclaré que le projet de cimenterie à Port-Daniel «ne fait aucun sens» sur le plan environnemental» en plus de mettre en péril des centaines d’emplois ailleurs au Québec. «Je m’explique mal que les péquistes, qui comptent dans leurs rangs des activistes écologistes, aient fermé les yeux sur le fait que l’entreprise a contourné les étapes habituelles du BAPE», a affirmé M. Marcotte. Devant les journalistes nationaux, il a également dénoncé l’impact du projet sur l’industrie québécoise: «Dans ma circonscription, la cimenterie de Saint-Basile est le deuxième plus gros employeur et les 180 employés risquent de perdre leur emploi en raison de cette concurrence déloyale, tout comme les 150 employés de Lafarge en Montérégie», a-t-il exposé.