Après presque trois ans de batailles pour freiner le développement de l’aéroport de la route Gravel, le Comité neuvillois pour la défense du bien commun fête ses victoires.
Comme une centaine de ses concitoyens, la députée Élaine Michaud, qui réside à Neuville, était des célébrations, le 22 février, à la salle des Fêtes.
«Au pire du pire, Neuville Aéro ne pourra jamais devenir autre chose que ce qu’elle est en ce moment», a affirmé devant les convives Robert Jasmin, l’un des pionniers de la lutte engagée en 2011.
Le dernier triomphe de son «armée citoyenne» tient dans la certitude que les dirigeants de l’aéroport ne pourront enfreindre les jurisprudences ni pour construire leur atelier mécanique ni leur aéroparc.
«Dans le cadre juridique actuel, tout nouveau développement nécessite le consentement de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec et de la municipalité (CPTAQ)», a expliqué le porte-parole du comité, Jean-Pierre Lorrain.
Qui plus est, avec le conseil municipal élu l’automne dernier, le comité citoyen voit sa cause entendue et bien défendue, jugent MM. Jasmin et Lorrain.
Luttes à finir
Même si Neuville Aéro détient toujours un pouvoir latent lui permettant de se soustraire aux lois pour ses activités et structures liées à l’aviation, ses opposants ne mordent pas la poussière pour autant.
«Si la Ville refuse d’émettre des permis et des autorisations en milieu agricole pour des ateliers mécaniques, de l’installation septique et pour la construction de nouveaux hangars, ils n’entravent pas la liberté de voler des promoteurs, car ils ont tout ce qu’il faut sur leur site», a avancé M. Lorrain. La prépondérance exclusive du fédéral ne s’applique donc plus à Neuville, mais maintenant, les règlements municipaux valides, eux, s’appliquent, selon lui.
Dans cette optique, la confirmation d’une rencontre – dont la date reste à confirmer – entre la ministre des Transports, Lisa Raitt, et le maire de Neuville, Bernard Gaudreau, pourrait être un soulagement.
Questionné à savoir ce qu’il attend de cet entretien, Jean-Pierre Lorrain réplique qu’il souhaite «que le Code civil du Québec et que la Charte des droits et libertés soient reconnus». Et en fin de compte, «qu’on arrive à conclure que cet aérodrome est situé au mauvais endroit», clame-t-il. Il est clair pour lui que l’aéroport est là pour rester. «Mais il est petit et il restera petit», a-t-il conclu.
L’aparté du prof Lauzon
La réunion s’est terminée par une conférence du professeur en comptabilité à l’UQAM, Léo-Paul Lauzon. Le vulgarisateur, qui se dit socialiste, a commenté à sa façon l’actualité québécoise et internationale.