L’entreprise a besoin de travailleurs en métallurgie rapidement et a ciblé Portneuf et trois autres régions du Québec reconnues pour leur expertise dans ce secteur afin d’y recruter des dizaines d’ingénieurs et de techniciens. «Votre région répond à nos besoins selon le type d’entreprise», a expliqué la vice-présidente aux ressources humaines Chantal Francoeur. La présence d’une cimenterie et d’entreprises de métallurgie, dont l’aluminerie, a intéressé Koniambo qui s’est aussi arrêtée à Trois-Rivières, Saguenay et Rouyn-Noranda la semaine dernière.
Guillaume est ingénieur en métallurgie et Mathieu, mécanicien industriel. Tous les deux rêvent d’aventure et ont répondu à l’appel de la compagnie comme près de 150 personnes, dont plusieurs de Portneuf, le 10 juin à Deschambault-Grondines.
Koniambo embauche 1200 travailleurs dans un complexe industriel de classe mondiale. Selon Chantal Francoeur, 95% de la main-d’oeuvre locale n’a jamais travaillé dans une usine. Plusieurs ont étudié dans les cégeps au Québec et en France, mais ils sont inexpérimentés. L’usine est en démarrage et la compagnie cherche 150 opérateurs et ingénieurs ayant au moins sept ans d’expérience pour occuper des postes importants, avise Mme Francoeur. Les contrats sont de deux à trois ans. Le salaire est équivalent à ce qui est offert au Québec avec une prime d’éloignement et un supplément pour compenser le coût de la vie plus élevé sur l’île.
Déception
Le président de l’Union des chambres de commerce et d’industries de Portneuf (UCCIP), René-Jean Pagé, déplore ce maraudage d’entreprises étrangères qui draine les compétences de la région. «C’est un signe que Portneuf possède une main-d’oeuvre de haut niveau. On ne peut empêcher personne d’améliorer son sort», dit-il, regrettant que les industriels subissent des ponctions de leur personnel.
«L’opération séduction est bien réussie», admet M. Pagé, qui doute fort toutefois que les travailleurs de Portneuf tombent sous le charme. Le président de l’UCCIP implore les entrepreneurs de la région à reconnaître les qualifications de leurs employés sinon d’autres viendront les chercher».