La Caisse de Donnacona est en très bonne santé financière. Mais elle fait face à des défis importants. Elle doit répondre aux nouveaux besoins de ses membres. Elle souhaite conquérir des parts de marché qui lui échappent, drainées, entre autres, par les banques virtuelles. Pour y arriver, elle veut compter sur des employés avec une expertise plus pointue, qu’elle pourra retenir.
«Je veux faire une caisse pour mes enfants, non pour ma mère», a illustré le président Éric Chevalier lors de la réunion d’information le 25 août. Lui et la directrice générale Johanne Fortier ont exposé le projet de fusion devant seulement une cinquantaine de sociétaires. La Caisse en compte 5400.
Même si le volume d’affaires augmente, la part des caisses Desjardins sur le marché de Portneuf diminue. Il est de 53% pour le crédit, mais de seulement 46% pour l’épargne. «Les gens veulent de la profitabilité» a déclaré Mme Fortier. Ils délaissent les placements garantis pour le marché boursier.
De plus, les jeunes ne rentrent plus dans une caisse; ils veulent de l’interactivité. Or, la technologie coûte cher. C’est sans compter les nouveaux arrivants qui s’installent dans la région tout en demeurant connectés à leur institution à Québec ou ailleurs, via Internet, a expliqué Johanne Fortier.
La Caisse Desjardins de Donnacona a déjà rationalisé ses opérations afin de réduire ses coûts. Elle ne compte plus qu’une vingtaine d’employés (l’équivalent de 16 postes). Elle doit fusionner pour donner plus de services à moindre coût.
L’opération sera concrétisée le 1er janvier prochain. Sitôt la première année, la nouvelle Caisse du Centre de Portneuf prévoit des économies de plus de 600 000$. Johanne Fortier affirme que les membres ne subiront aucun impact, les services ne seront pas diminués.
Seules quelques voix inquiètes se sont exprimées. L’ancien maire André Marcoux a plaidé pour le maintien du nom de Donnacona, à la veille du 100e anniversaire de la ville. Des membres vétérans ont fait un appel à «l’humanité» dans les services avec les membres. «La rationalisation ça éloigne du petit peuple», a déclaré l’un d’entre eux.
La Caisse de Donnacona avait entamé des discussions avec la Caisse de l’Anse, mais elles avaient tourné court quelques mois plus tard, à la veille de son 75e anniversaire, en 2010.