Richard Pearson a créé le Kiosque de Noël qui apparaît durant la période des fêtes dans un local de Place Côte-Joyeuse. La boutique pas comme les autres est remplie de jouets anciens à vendre mais aussi et surtout à échanger contre d’autres jouets usagés.
Le concept est simple. Un enfant apporte un jouet qu’il n’utilise plus et en choisit un nouveau proposé dans la boutique, de même valeur – ou à peu près – qui lui sera aussitôt donné. Des jouets sont aussi vendus et les profits vont à trois organismes de la région.
L’approvisionnement en articles ne fait pas défaut. Pas nécessaire d’importer des produits de Chine ou du pôle Nord. Les parents se font un plaisir de donner des boîtes remplies de jouets qui ne sont plus utilisés par leurs enfants. «Les dons commencent durant l’été et les boîtes s’accumulent», rigole M. Pearson. L’an dernier, une quinzaine de boîtes de jouets qui n’avaient pas trouvé preneurs durant les fêtes ont ensuite été données à des organismes de soutien aux familles.
Réutiliser les jouets
Des «bébelles» non utilisées à la maison, M. Pearson en avait trop lui aussi. Père de quatre enfants âgés de 4 à 10 ans, il s’est inspiré de l’émission «Donnez au suivant» pour créer le Kiosque de Noël. Il y voyait une bonne occasion pour les parents de «faire le ménage dans les garde-robes», de favoriser le réemploi des jouets usagés et de faire plaisir à des jeunes à Noël.
M. Pearson a proposé le concept aux représentants de l’entreprise Sandalwood, propriétaire de Place Côte-Joyeuse. Les dirigeants ont bien accueilli l’idée et mettent à sa disposition gratuitement un espace dans le centre commercial quelques semaines avant Noël. «Je les en remercie», dit le jeune père de famille.
Des camions de métal «Tonka», des jeux de société divers, des jeux de contruction, des poupées, des centaines de figurines, de petites automobiles et des cartes de hockey entre autres sont étalés dans le local. Le Kiosque de Noël est partenaire de «Réno-Jouets» cette année. L’organisme lui a fourni quelques jouets interactifs et d’autres de type militaire.
Les enfants de la famille Pearson sont «les testeurs de jouets». Comme les lutins dans l’atelier du père Noël. Lors de ma visite, Tommy et Charles se divertissaient avec des jeux vidéo. Ils en découvrent d’une autre époque. Des consoles de jeux vidéo «Atari» jusqu’aux jeux «PlayStation» ont été donnés. «Une dame a déjà donné le Rock Band Wii d’une valeur de 150$», souligne M. Pearson.
Richard évalue sommairement la valeur des items reçus, selon certains critères. Il les étiquette, quand il a le temps. Passionné des jouets, il dit qu’il connaissait par coeur le catalogue «Distribution aux consommateurs» étant plus jeune.
Des yeux qui s’illuminent
Les échanges en présence des enfants sont des moments marquants qui enchantent le couple Pearson. Les items n’ont pas toujours la même valeur, mais peu importe. Il arrive que l’échange soit conclu simplement par la grosseur du jouet, sourit M. Pearson. «Les enfants sont contents de montrer leur jouet pour l’échange», souligne-t-il.
«Un jour, un enfant est arrivé avec une piste de course toute brisée. On lui a demandé ce qu’il voulait en échange. Aussitôt, il a pointé vers une charrue Tonka des années 70, valant plusieurs dizaines de dollars, en disant: « je la veux » les yeux étincelants. Je me suis dit: « c’est Noël, on lui donne! »» se souvient M. Pearson.
À un autre moment, c’est un enfant âgé d’environ 8 ans qui s’est arrêté au Kiosque. Après avoir demandé comment fonctionnent les échanges, il est revenu avec un article neuf acheté deux dollars dans un commerce du centre commercial. «Il l’a présenté et échangé pour donner des jouets en cadeaux à ses frères», raconte Richard.
Des produits des années 70 à aujourd’hui sont offerts aux jeunes et aussi aux moins jeunes. En effet, des adultes y revoient des jouets de leur enfance et replongent dans leurs souvenirs. Selon M. Pearson, plus d’adultes de son âge s’intéressent aux «petites autos» que d’enfants. Des items de collection attirent notamment des visiteurs.
Environ 300 échanges de jouets sont effectués à chaque année au Kiosque. Les ventes ont de leur côté permis d’amasser 1500$ l’an dernier. L’argent a été donné au S.O.S. Accueil de Saint-Raymond, aux Écuyers colombiens des Chevaliers de Colomb de Saint-Raymond et au Grenier des trouvailles de la Saint-Vincent-de-Paul de Pont-Rouge. L’argent récolté ira aux mêmes organismes cette année.
Le couple Pearson est originaire de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean. La famille est installée à Saint-Raymond depuis 10 ans. M. Pearson est aussi copropriétaire de la Boutique Les Fous du village à Saint-Raymond.
Pour Richard, Noël demeure une période festive. Il donne son temps pour créer de la joie chez les enfants durant ces moments d’hiver. «C’est mon bénévolat de l’année. Le repos, ce sera en janvier», dit l’homme, qui trône au milieu des jouets quelques jours par semaine depuis le 28 novembre. Comme le père Noël dans son atelier.
Richard ne sait pas si le Kiosque de Noël sera de retour l’an prochain. Des bénévoles intéressés à lui donner un coup de main seraient les bienvenus, laisse-t-il entendre.