Comme pour un projet de maison, il est possible d’investir beaucoup de temps et d’argent dans l’aménagement de son terrain. Cependant, avant de commencer à planter des arbres, installer une haie ou une piscine, pourquoi ne pas se donner une vue d’ensemble en concevant un plan? «Aménager sa cour, c’est comme construire une maison. Avant de travailler, il faut planifier et, comme dit mon père Raynald, ça coûte moins cher à la fin», affirme Francis Ouellette, de Tournesol, à Saint-Marc-des-Carrières. Et faire un plan, c’est dans l’air du temps. «Aujourd’hui, les gens sont plus informés et ils aiment les choses pensées. Ils veulent penser leur terrain, le planifier», dit M. Ouellette en étalant sur son bureau des esquisses de projets de plus ou moins grande envergure. Un d’entre eux sort du lot: c’est le plan d’aménagement d’une maison qui n’est pas encore construite à Québec. Les propriétaires ont demandé à Tournesol de concevoir l’aménagement d’un terrain boisé dans lequel s’intégrera leur future maison. C’est une nouvelle tendance, souligne Francis Ouellette. Il trouve le défi stimulant, car il faut tout prévoir, comme les travaux de construction à venir afin de limiter leur impact sur les arbres existants. Que ce soit pour refaire sa cour et même pour sélectionner les vivaces pour une plate-bande, le plan s’avère l’outil de base. Il vaut la peine de dépenser une centaine à quelques milliers de dollars pour cerner ses goûts et ses besoins et avoir une vue d’ensemble. Le plan est aussi essentiel pour établir une soumission détaillée et rentrer dans son budget; il est même possible d’étaler l’investissement en découpant son projet en étapes sur quelques saisons ou quelques années. Par exemple, dans un projet sur deux ans, on réalisera l’avant de la maison la première année, et l’arrière, la deuxième. Selon M. Ouellette, aménager son terrain peut être aussi complexe que de construire une maison. Et même si on peut s’inspirer des magazines spécialisés, le coller-copier n’est pas recommandé. «Il n’y a jamais deux projets identiques, car c’est le terrain et la maison qui dictent l’aménagement. Il n’y a que deux choses qui nous arrêtent: l’imagination et le budget!» lance-t-il. Il faut aussi faire attention aux modes. «C’est le fun les modes, mais j’aime que les aménagements vivent bien dans le temps», ajoute M. Ouellette. Il prend l’exemple des graminées, à la mode depuis quelques années. Si l’effet est spectaculaire en fin de saison, en juin, les graminées ne volent pas la vedette. Un bon aménagiste tiendra donc compte des particularités du terrain: ses dimensions, sa pente, l’égouttement, l’ensoleillement, la présence d’arbres matures, le besoin d’intimité, les équipements en place ou à venir, comme une terrasse, un cabanon, une piscine ou une cuisine extérieure, un ajout très tendance. «Il faut comprendre le terrain, l’étudier afin de maximiser son utilisation en fonction des besoins des propriétaires», souligne M. Ouellette. Planifier, c’est aussi régler des problèmes, dit le spécialiste. Par exemple, l’intégration de terrasses a rendu plus praticable la descente de 160 marches pour se rendre de la maison au lac dans le projet Phélan-Ségur, félicité par l’Association des paysagistes professionnels du Québec en février. Ensuite vient l’heure des choix parmi la variété de plantes et de matériaux. Francis Ouellette estime qu’à cette étape il faut abandonner les catalogues pour voir et toucher des échantillons. Enfin, les propriétaires doivent absolument se demander s’ils feront l’entretien ou s’ils le confieront à des gens spécialisés. «L’entretien, c’est une des premières questions à répondre. Les propriétaires doivent décider s’ils sont capables ou s’ils le feront faire», dit M. Ouellette. La réponse influencera, dans certains cas, l’ampleur et la conception de l’aménagement.