Le présent billet fait suite à celui du mois de mai qui traitait des particularités propres à la consultation psychologique. En effet, il avait été question d’établir un parallèle avec le travail d’autres professionnels tels le médecin et le physiothérapeute qui offrent des pistes de solutions qui consistent en des actions concrètes à entreprendre par la personne qui consulte comme, par exemple, faire de l’exercice physique, limiter temporairement un mouvement, prendre une médication, etc. Lors d’une consultation psychologique, le patient se situe dans un rapport différent avec le professionnel, car il veut mieux se comprendre lui-même et pour ce faire, c’est à lui de parler de ce qui l’habite. Il partage ainsi ses pensées et ses états affectifs. Le psychologue l’aide à faire du sens sans toutefois lui donner des directives. D’emblée, une personne qui consulte pour la première fois recherche des solutions immédiates à son problème. Elle se dit probablement qu’elle ne les trouve pas par elle-même mais que quelqu’un, et en particulier un professionnel, doit savoir quoi faire! Ce raisonnement est a priori très logique. Or, lorsque cette personne consulte le professionnel, il est possible qu’il se dégage pour elle une nouvelle perspective dans la perception de sa situation; elle peut alors ressentir qu’elle participe plus ou moins directement et plus ou moins consciemment à sa situation problématique. Une fois cette constatation faite, elle arrivera à comprendre plus facilement qu’elle fait partie de la solution et qu’il est donc nécessaire qu’elle parle et soit active pendant le processus psychothérapeutique. Prenons un exemple: une personne consulte un psychologue en se disant malheureuse, car les autres ne sont pas intéressés à socialiser avec elle. Cette personne souffre de solitude et éprouve un sentiment d’exclusion. Elle vit sa situation dans un état d’impuissance et d’incompréhension. Lors de la consultation, il pourrait être mis en lumière par la personne elle-même qu’au delà du désinvestissement perçu de la part de autres, il y a aussi la crainte qu’elle ne soit pas suffisamment intéressante pour personne. Et cela traduit en fait, en amont, une faible estime de soi. Cette personne alimenterait donc, sans s’en rendre compte, sa mauvaise estime d’elle en projetant son malaise personnel sur les autres qu’elle perçoit comme l’excluant. Si le professionnel s’en tenait au motif de consultation donné (les autres ne s’intéressent pas à moi), il serait tenté de fournir des conseils pour aider la personne à mieux socialiser. Mais puisque le professionnel est habileté à faire une lecture à un second niveau, il pourra cibler le vrai problème d’estime de soi et chercher à mobiliser la personne pour s’aider et s’aimer. La personne sera dorénavant active pour se prendre en charge et non plus passive à attendre des solutions immédiates de la part du professionnel, solutions qui seraient vraisemblablement vaines