Parmi les facteurs de risque de la maladie cardiovasculaire (infarctus, accident vasculaire cérébral, etc.), il existe des facteurs modifiables et des facteurs non-modifiables comme l’âge, le sexe, la génétique. Par contre, parmi les facteurs modifiables, j’ai déjà parlé du contrôle du diabète, du cholestérol, mais viennent aussi l’arrêt tabagique, l’exercice et le contrôle de l’hypertension artérielle. La maîtrise d’une tension artérielle élevée réduit de 20 % le risque d’accident cardiovasculaire (infarctus par exemple), de 10 % les décès prématurés et de 50% le risque d’insuffisance cardiaque et assure une meilleure qualité de vie. Qu’est-ce que l’hypertension ? Notre système vasculaire est formé d’artères et de veines qui constituent le réseau sanguin alimenté par une pompe, le cœur. Pour faire circuler le sang dans notre organisme, le cœur se contracte à toutes les secondes ou presque. Lorsque la pression arrive à son maximum dans nos vaisseaux sanguins, cette pression est appelée «pression systolique». C’est la pression qu’exerce le sang sur la paroi des vaisseaux lors de la contraction du muscle cardiaque. Cette paroi, appelée endothélium, est une mince membrane qui tapisse l’intérieur de nos vaisseaux. Elle est fragile et peut se détériorer par une trop grande pression. La pression diastolique de son coté est la pression exercée sur les parois vasculaires entre deux contractions du cœur. Elle est tout aussi importante, car c’est la pression que le cœur doit vaincre chaque fois qu’il se contracte pour faire circuler le sang. Une pression diastolique trop grande fait donc travailler le cœur plus fort à chaque battement. La pression artérielle peut être influencée par différents facteurs. La force de la contraction du cœur, la capacité des vaisseaux sanguins à se dilater et la quantité de liquide dans nos vaisseaux sanguins peuvent entrer en ligne de compte. C’est donc comme un réseau qui distribue l’eau dans une maison. Plus la pompe envoie de pression dans le réseau, plus il y a d’eau en circulation, plus la rigidité des tuyaux est grande, plus la pression sera augmentée. À l’opposé, une tuyauterie souple permet une pression moins élevée à chaque contraction de la pompe. Le côté délétère d’une pression élevée vient du fait que l’endothélium peut se briser ou se fissurer permettant l’accumulation du cholestérol d’où le risque de caillots dans la circulation. C’est un peu comme l’accumulation de gras dans une tuyauterie de maison, tout ça peut amener les tuyaux à se boucher. Une gestion de la pression artérielle systolique sous 140 et sous 90 pour la diastolique est recommandée. Une étude récente (l’étude SPRINT) recommande une tension cible de 120 pour certains patients à haut risque de complication cardiovasculaire. Pour les diabétiques, en général, on vise une pression plus basse que la population en général soit de 130/80. Les appareils que l’ont peut se procurer dans les pharmacies ou dans les magasins à grande surface, permettent une mesure personnalisée de notre pression artérielle. Plusieurs mesures à plusieurs moments de la journée permettent d’établir une moyenne sur laquelle le patient pourra se fier pour un contrôle optimal.