Il existe certains problèmes de santé physiques dont l’origine provient de souffrances psychologiques. Essayons de comprendre comment cela peut se produire. Le corps et l’esprit forment un tout inséparable. La psychanalyse nous a appris que tout ce que nous vivons passe d’abord par le corps (le ressenti) auquel se joint ensuite la psyché (le sens). Ainsi, les stimulations, tant physiques qu’émotionnelles, que nous expérimentons sont automatiquement traitées par l’appareil mental qui les enregistre de manière consciente ou inconsciente. Or, il arrive que des expériences douloureuses restent coincées au niveau du corps sans avoir accès à la mise en mots. Il pourrait alors se produire un phénomène de somatisation: l’expérience douloureuse crée une tension dans le corps qui, à défaut d’être nommée et parlée, se transforme en maux réels tels que la constipation, les maux de ventre, de tête, etc. Il peut même arriver qu’une maladie se développe et se montre récalcitrante aux traitements médicaux. Cette maladie ou ces symptômes cherchent à dire quelque chose qu’il nous faut entendre. Deux mises en garde s’imposent. Premièrement, les maladies ou les symptômes physiques ne découlent pas tous d’un problème psychologique, ce serait trop réductionniste (pensons aux affections dues aux bactéries, aux maladies génétiques, etc.). Ensuite, les liens qui relient le corps et l’esprit sont complexes et singuliers de telle sorte que l’affection d’un organe ne soulève pas une problématique psychologique précise (ex. un mal de gorge peut signifier un malaise à s’exprimer pour l’un et une crainte à socialiser pour un autre). Sachons que nous pouvons apprendre à traduire en langage ce que notre corps tente de nous communiquer. Il faut alors essayer d’explorer ce qui se passe en nous. Les liens que nous aurons à faire pourront se présenter si nous nous voyons concernés par notre problème corporel et non condamnés à en vivre passivement les symptômes. Il devient alors possible de « penser » notre mal. Cette position de réflexion amène une liberté à nous dire à nous-mêmes les vrais choses (ex. la culpabilité de guérir alors qu’un de ses proches est malade, le désir d’être pris en charge par le personnel soignant et par conséquent « la nécessité » d’être malade pour ne pas perdre « ce privilège » car nous avons trop de responsabilités et pas assez de support, etc.). Ce n’est qu’à partir de là que la résolution du problème de santé pourra émerger. Cet apprentissage peut nécessiter un accompagnement professionnel car plusieurs résistances peuvent interrompre ce processus. Entre autres, nous pouvons nous sentir vexés dans notre narcissisme de ne pas avoir compris assez vite ce dont il s’agissait ou de ne pas tout contrôler à l’intérieur de nous. Il devient facile de nier l’existence possible d’une origine psychologique à ce mal. Cette réaction est normale et humaine. La suite à lire dans le prochain article.