Ne nous le cachons pas : Irma n’est que la bande-annonce du film qui s’en vient. Que les négationnistes des changements climatiques se taisent une fois pour toutes! La réalité nous pousse au pessimisme. N’allons surtout pas parler d’espoir pour justifier notre passivité. Prenons exemple sur ces femmes et ces hommes qui ont décidé de se battre et de confronter les géants irresponsables que sont les multinationales du pétrole. Ils ont forcé les gouvernements à mettre comme critère d’acceptation de projets d’oléoducs, les effets directs et indirects sur les changements climatiques. En conséquence, on dit que le projet Énergie Est est mort. J’attends avec un plaisir anticipé, l’annonce officielle du décès ! Si tel est le cas, il sera la preuve que, même minoritaires, ceux qui décident de se battre ont raison de le faire. Et je n’ai aucune sympathie pour les propriétaires qui espéraient retirer un petit pécule minable pour permettre aux prédateurs d’occuper une partie de leur sol. Ces gens sacrifient le futur pour un petit gain au présent. De même que je n’ai aucune sympathie pour les automobilistes qui exigent des voies supplémentaires pour les autoroutes qui entrent en ville. Leur combat d’arrière-garde alimenté par les propagandistes irresponsables des radios privées est une autre manifestation du sacrifice du futur. Je suis aussi automobiliste et je n’ai pas le choix de l’être. Je souffre à l’occasion de ces entrées infernales en ville. Mais j’aimerais être ailleurs qu’au volant d’un véhicule absurde qui vole du temps et de l’espace à la collectivité. J’aimerais être assis dans un train de banlieue ou un bus SRB (comme il en existe dans toutes les grandes villes) à lire pour ajouter du temps utile à ma vie. Or, la chose est possible. Il suffit d’une volonté politique tant de la part des électeurs que de celle des dirigeants. Le problème de la rentabilité des moyens de transports collectifs généralisés n’en est pas un. Ce qui n’est pas rentable, ce sont les milliards d’investissements récurrents dans les infrastructures routières. Voila le vrai gaspillage ! Irma nous ramène à la raison. Les règles comptables propres au secteur privé ne tiennent pas la route lorsqu’il s’agit du bien commun. La vraie rentabilité tient compte du bonheur national brut de nos enfants. C’est à présent que leur futur se joue. Celui-ci sera une descente aux enfers si notre présent continue sur sa lancée. Il est temps d’inventer une autre route !