Une véritable révolution ! titrait un quotidien : les femmes de l’Arabie saoudite pourront conduire un véhicule. Comme si toute la réalité de la condition de la femme se retrouvait dans un permis de conduire. Élargissons l’objectif pour voir la totalité de la condition féminine. Récemment, un comité de scientifiques saoudiens a remis un rapport aux autorités religieuses et politiques concernant la véritable nature de la femme. Le verdict a surpris les autorités politiques et atterré les autorités religieuses : les femmes sont en fait des mammifères! Comme les chameaux ou les chèvres ! Selon ces experts, la femme ne serait pas un être humain et elle n’aurait pas d’âme. Mais, rassurons-nous, elle est bel et bien un mammifère ! Sérieusement, on peut dire qu’il y a progrès : avant on ne leur concédait que le statut juridique d’un objet, comme une chaise, par exemple, l’objet étant la propriété d’un homme, cela va de soi ! Petite question en passant : comment une femme, qui n’est pas un être humain, peut-elle enfanter un homme qui, lui, est un être humain? Voyons donc la forêt cachée par l’arbre qu’est le permis de conduire. En passant, la femme ne peut conduire que si son mari le lui permet. On parle d’un tuteur car à défaut de mari, il y a le père ou le frère (même s’il est mineur, il est supérieur à la femme). Aussi, le permis de conduire n’enlève pas à la femme l’obligation de porter un voile car il lui est interdit de montrer ses cheveux, source évidente de tentation pour les hommes, c’est bien connu. Au volant, la femme qui croiserait directement le regard d’un homme à un feu rouge serait punie. La femme ne peut pas non plus annoncer à ses amis qu’elle a son permis ni répondre aux questions des médias. Comme on peut le voir, les gardiens de la foi veillent au grain ! La véritable révolution irait au-delà du permis de conduire. La femme saoudienne pourrait par exemple, avoir le droit d’étudier, de travailler sans avoir besoin de l’autorisation de son tuteur (voir plus haut). Au tribunal, son témoignage vaudrait autant que celui d’un homme (qui vaut celui de deux femmes). Elle pourrait quitter sa religion sans encourir la peine de mort. Elle pourrait questionner les écrits du prophète sans aller en prison. Elle pourrait en somme être autre chose qu’un simple mammifère. Si Dieu le veut.