Si vous êtes un amateur de motoneige qui se promène régulièrement dans les sentiers de Portneuf, vous avez probablement déjà croisé un des pionniers de la motoneige au Québec. Depuis 1963, Gaston Ferland est un pionnier de la course de motoneige et des sentiers québécois. À seulement 20 ans, Gaston Ferland a été initié à la motoneige. S’il faisait des courses de moto depuis 3 ans déjà, l’achat d’une motoneige Olympique par son père lui a donné le goût d’essayer quelque chose d’autre. « J’ai fait des courses de motoneiges à ce moment-là, j’avais une longueur d’avance sur les autres en raison de mes années de course de moto », se remémore-t-il. Aujourd’hui retraité des courses depuis 6 ans, le natif de Saint-Tite-des-Caps jette un regard positif sur sa carrière de 51 ans. Il estime avoir vécu l’âge d’or des courses de motoneige au Québec. « Il y avait des courses dans tous les petits villages aux alentours, c’était un moment très vivant de la course de motoneige », explique-t-il. Une carrière de course prolifique Un des moments marquants de la croissance de la course de motoneige au Québec s’est passé en 1964, selon Gaston Ferland. C’est la première année de l’organisation de la course de motoneige au carnaval de Québec. C’est un moment qui « a poussé la course de motoneige vers la popularité », estime-t-il. Après sa participation à la course du carnaval de 1964 et à celle de 1966, Gaston Ferland se fait recruter sur l’équipe de course de motoneige de Bombardier. Il devient alors coureur permanent pour l’équie Ski-Doo. S’il courait tout l’hiver au Canada et aux États-Unis, il se retrouvait aussi à pratiquer l’été. « On faisait de la motoneige sur le gazon ou dans la boue jusqu’en juillet, pour nous pratiquer », ajoute-t-il. La motoneige de compétition a tellement pris de place dans la vie de Gaston Ferland qu’il avoue « ne pas avoir eu le temps de faire de la motoneige pour s’amuser durant ces années ». À 26 ans, Gaston Ferland a vu ses efforts sur les pistes être récompensés. En 1969, il est envoyé par Bombardier avec le reste de l’équipe en Finlande, pour participer à un championnat avec l’équipe de course de motoneiges. De son propre aveu, il a aussi servi d’ambassadeur pour bombardier qui tentait d’étendre son marché dans les pays scandinaves. Après la Finlande, Gaston Ferland a continué de faire des miracles. Il a notamment gagné 3 années de suite un prestigieux championnat au Montana, exploit qui lui a mérité une boucle de ceinture sur mesure qu’il porte régulièrement. « J’ai gagné 5000 dollars comme prix en 1972, c’était vraiment beaucoup d’argent dans le temps », se réjouit-il. Si l’association de Gaston Ferland avec Bombardier se termine en 1978 en raison de disputes contractuelles à la suite d’un incendie, il rebondit avec une carrière d’indépendant et une toute nouvelle motoneige, qui lui permettent d’obtenir une saison 78-79 en or avec seulement une deuxième place dans une année remplie de pôle positions. Gaston Ferland aura aussi laissé sa marque au grand championnat à Valcourt, une organisation qui a retiré son numéro 12 en 2016. La motoneige, une affaire de famille À 76 ans, Gaston Ferland a terminé la course, mais sa passion de la motoneige a percolé dans sa famille. En plus de son fils qui a accroché ses vieux habits de course dans son salon pour l’immortaliser, sa petite-fille Sabrina Blanchette-Ferland est déjà un nom très reconnu dans le milieu de la motoneige, elle qui à 15 ans gagnait déjà sa catégorie à Valcourt et qui participait aux courses à 10 ans. Âgée aujourd’hui de 22 ans, elle montre que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre. Le quotidien de Gaston Ferland est maintenant un peu plus tranquille, bien qu’il travaille encore dans le domaine du camionnage « pour continuer de se payer ses loisirs », il trouve toujours le moyen de venir se promener dans Portneuf. Selon ses dires, il apprécie particulièrement se promener dans les sentiers aux alentours de Saint-Marc-des-Carrières, en raison de la qualité de son relai pour motoneiges. Si vous le croisez sur les sentiers, dites-lui bonjour, il aura sûrement une histoire à raconter.