La survie de l’Atelier Triport est en jeu

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Par Denise Paquin
La survie de l’Atelier Triport est en jeu

Quatre mois après avoir été jetés à la rue à la suite d’un incendie, les employés handicapés de l’Atelier Triport, de Donnacona, n’ont plus de travail. L’impact de cet événement est tel qu’il met en jeu l’avenir du centre de travail adapté, soutiennent ses responsables dans un cri du coeur adressé au public.

Le 2 janvier, le feu a éclaté dans la bâtisse de la rue Notre-Dame qui abritait l’Atelier Triport depuis sa fondation en 1994. L’édifice est une perte totale. Le Dépanneur Unisoir, son voisin, cherche lui aussi à se reloger.

Les administrateurs, dont Lyne Henry et Robert Légaré, se sont mis à la recherche d’un espace pouvant accueillir une quinzaine de travailleurs ainsi que de la machinerie pour récupérer et travailler le bois.

Ils se donnaient trois mois pour relancer les activités. Or, c’est sans succès qu’ils ont fait le tour de Portneuf, Cap-Santé et Donnacona. «On a eu beaucoup de mains tendues, mais ça n’a pas encore débloqué. On est rendu à Pont-Rouge. C’est un travail à temps plein!» lance Mme Henry en entrevue le 24 avril.

Une entreprise pas comme les autres

L’Atelier Triport n’est pas une entreprise d’économie sociale comme les autres. Il s’agit d’un centre de travail adapté pour l’intégration au travail de personnes ayant une déficience intellectuelle. Elle fournit du travail à 14 usagers, dont certains sont aussi handicapés physiquement. Elle offre aussi des travaux compensatoires à cinq ou six personnes.

L’entreprise a besoin d’un local de 3500 pieds carrés sur un seul plancher pour effectuer ses travaux. Les employés trient le bois de rebut, comme des palettes, et le transforment pour en faire du bois d’allumage, par exemple, qu’ils vendent à l’atelier. Tout est récupéré, les clous comme le bran de scie.

Or, l’Atelier Triport a un très gros problème: le manque d’argent. Le centre est un organisme à but non lucratif qui finance ses activités à même ses revenus. Il n’a jamais reçu de subvention de fonctionnement, affirme Lyne Henry.

L’homme d’affaires Robert Légaré est très touché par le sort de ces travailleurs handicapés qui trouvent à Triport une occupation et un milieu pour socialiser, tout en donnant du répit à leur famille. «Ces personnes handicapées perdront leur milieu de développement de soi parce que les gens ne se seront pas levés. Il faut sauver Triport! Ça nous prend un montant de départ. La relance se fera selon ce qu’on va avoir», résume l’administrateur qui veut améliorer la mise en marché des produits de l’atelier quand il sera relancé. Line Henry a aussi plusieurs idées pour maximiser le potentiel de l’atelier, avec la fabrication de meubles, d’objets de décoration. Elle espère intéresser des filles et augmenter le nombre de bénéficiaires.

Mais le plus urgent est de sortir l’équipement de la bâtisse. D’ici à ce qu’il trouve un local, le centre a besoin d’un espace pour entreposer son matériel, si possible gratuitement. L’organisme a aussi besoin d’un camion. «Qu’est-ce que ce serait que de nous commanditer un vieux pick-up?» demande Robert Légaré

«Les dons, on les prend tous», renchérit Lyne Henry qui fait aussi appel aux corporations publiques étant donné le rôle de Triport dans la récupération. «C’est clair que la MRC devra faire de Triport une priorité», avance-t-elle.

Les gens qui veulent donner un coup de pouce soit au conseil d’administration soit pour encadrer des employés quelques heures par semaine sont aussi les bienvenus. Pour toute demande d’information, contacter Mme Henry au 418 285-7779 ou M. Légaré, au 418 285-9353, ou par courriel à triportportneuf@gmail.com.

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