Le taux de suicide chez les agriculteurs est supérieur à celui de la population en général et leur niveau de détresse psychologique risque d’être encore plus élevé avec la nouvelle brèche dans le système de gestion de l’offre et la montée vertigineuse des valeurs des terres agricoles dans la région, croit le Comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf.
L’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) qui frappe l’industrie laitière est très préoccupant pour le comité puisqu’il touche à la réalité des producteurs agricoles. «Les enjeux importants apportent un stress important. C’est peut-être un poids de plus pour les agriculteurs déjà en détresse», dit Steve Dubois, de l’Arc-en-ciel.
Le taux de suicide chez les agriculteurs est près du double de l’ensemble de la population québécoise. On en déplore quelques-uns dans Portneuf au cours des dernières années, dit M. Dubois sans en préciser le nombre. Une étude en 2006 révèle que la moitié des agriculteurs présentaient un niveau de stress élevé. Les facteurs financiers comme l’endettement et les mauvaises récoltes, les nombreuses heures de travail par semaine et le peu de temps pour les loisirs sont parmi les soucis des agriculteurs.
Le comité pour le bien-être en milieu agricole de Portneuf a été créé en 2017. Il est composé de citoyens, de producteurs, de représentants de l’Arc-en-ciel, du CIUSSS, d’Hommes Québec et de l’UPA de Portneuf. Le comité a déjà fait plusieurs interventions et a été présent à plus d’une quinzaine d’activités de l’UPA et d’autres organisations qui touchent à l’agriculture au cours des deux dernières années. Il a aussi créé deux outils pour aider et soutenir les producteurs agricoles. Un bottin des ressources à leur disposition et des collants pour démontrer l’appui des citoyens.
Photo – Alain Turgeon
Une journée santé en agriculture
Le comité organise une journée santé en agriculture le 14 novembre au restaurant Le Chavigny à Deschambault-Grondines et présentera quatre conférences sur des sujets qui sont chers aux agriculteurs, indique M. Dubois. «On essaie d’être créatif pour les rejoindre», dit-il. Le comité pense attirer beaucoup de monde.
On y présentera une conférence sur la santé au travail, les travailleurs étrangers, la diminution du stress lors d’un transfert d’entreprise et les étapes de la certification biologique.
