La «job» qui a changé la vie d’Alexandre Vézina Garneau

Photo de Francis Beaudry
Par Francis Beaudry
La «job» qui a changé la vie d’Alexandre Vézina Garneau
Alexandre Vézina Garneau montre le montage souvenir de son été 2013 à la Vallée Bras-du-Nord. Photo – Francis Beaudry

À 25 ans, Alexandre Vézina Garneau a une vie rangée assez classique. Il a un emploi stable depuis quelques années chez Location Sauvageau, à Saint-Raymond. Si l’emploi qu’il a maintenant est un facteur stabilisant, il a reçu un coup de pouce très important pour la suite de sa vie.

Au tournant de sa vie d’adulte, en 2013, Alexandre a eu la chance – c’est lui qui le dit – de faire partie du programme d’insertion socioprofessionnelle En marche de la Vallée Bras-du-Nord. Le programme lui a permis de développer ses habiletés sociales et ses compétences au travail.

Avec son travail physique exigeant, dans un milieu encadré, offrant en plus de la formation, le projet En marche a changé la vie d’Alexandre pour le mieux. Il est passé d’un adolescent un peu désœuvré à un individu qui bâtit son avenir de jour en jour.

Depuis 2002, chaque année des cohortes d’une dizaine de jeunes visitent «l’école de la forêt» pour vivre parfois leur première expérience de travail et de socialisation.
Photo – En marche, archives

Un été mémorable

Alexandre est le premier à le reconnaître: sa vie avant la Vallée n’avait rien de glorieux, et il n’inspirait pas beaucoup confiance. N’ayant jamais maintenu d’emploi plus que quelques jours, Alexandre résume ses journées: «Je me levais vers midi. Je dégrisais de la veille, puis j’appelais mes amis pour savoir ce qui se passait pour la prochaine soirée», se rappelle-t-il.

Il entend parler du projet En Marche pour la première fois lorsqu’une conseillère d’Emploi Québec lui suggère d’aller poser sa candidature. Après avoir traversé les journées d’information et le processus d’embauche, Alexandre est engagé. Pendant tout l’été, avec cinq autres jeunes, il va entretenir et aménager les sentiers de la Vallée Bras-du-Nord.

Depuis 2002, chaque année des cohortes d’une dizaine de jeunes visitent ainsi «l’école de la forêt» pour vivre parfois leur première expérience de travail et de socialisation. Grâce à des formations, comme de l’aide au budget, qui sont donnés chaque semaine, ces jeunes vont en apprendre plus qu’avec n’importe quel autre premier emploi.

«Avant la Vallée, je ne savais pas c’était quoi me lever le matin, travailler, avoir un horaire régulier», explique Alexandre. En marche lui a donné sa première expérience de travail et le sentiment de satisfaction qui l’accompagne. «Quand tu reçois tes premières paies le jeudi, t’es content!» lance-t-il.

Y retourner pour grandir

Après un été qui lui a permis «d’ouvrir ses œillères» aux possibilités de la vie d’adulte, Alexandre décide de poursuivre un autre été. «Je savais que j’avais juste ouvert la porte à ce que je pouvais faire», affirme-t-il.

«La première année, j’ai appris le travail, la deuxième, je me suis concentré sur moi, sur ma croissance personnelle et sur ce que je suis capable de faire», explique-t-il. Cette croissance personnelle, il l’attribue aux intervenants du programme qui font tout pour que les jeunes soient bien accueillis. «Quand il y avait quelque chose, tu savais que tu pouvais aller parler à Étienne (Beaumont, coordonnateur du programme) pour avoir des conseils. À la fin, je le considérais un peu comme un grand frère, je pouvais vraiment tout lui dire», explique-t-il.

Si Alexandre a appris beaucoup de choses pendant ses deux étés dans la Vallée Bras-du-Nord, la plus importante de toutes, c’est la persévérance. «Si tu n’aimes pas un aspect du travail que tu dois faire, ça ne sert à rien de penser juste à ça. Fais ta journée, ça va être du passé et ça ira mieux», analyse-t-il.

Un ambassadeur indéfectible

Alexandre Vézina Garneau ne peut s’empêcher de parler de ses étés à la Vallée à qui veut l’entendre. Il a participé au documentaire «En marche» qui a été présenté en 2018. Il a aussi essayé d’amener ses amis à s’inscrire au programme, pensant que cela pourrait les aider eux aussi.

Si ses amis n’ont pas eu le même succès au sein du programme que lui, Alexandre n’en démord pas: «Peu importe ton “background”, ils peuvent toujours s’arranger pour que ça aille mieux», déclare-t-il.

Alexandre veut retourner à la Vallée pendant ses vacances afin de revivre son expérience salvatrice. Plus de cinq ans plus tard, il attribue en grande partie à cette expérience le cours positif qu’a pris sa vie. «Sans la Vallée, je serais encore dans ma cave à faire pas grand-chose», laisse-t-il tomber à la fin de notre rencontre.

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