Le premier ministre François Legault a annoncé ce midi que son gouvernement planche sur un plan de retour en classes des élèves et la réouverture des entreprises. Il déposera ces plans la semaine prochaine.
Lors de son point de presse quotidien, François Legault a déclaré que l’objectif du gouvernement, de concert avec la Santé publique, est de rouvrir d’ici septembre les deux secteurs d’activité. Ce plan s’étalera jusqu’en septembre.
Le premier ministre fonde sa décision sur le fait que la «situation est relativement stable, surtout quand on regarde en dehors de l’île de Montréal et de l’île de Laval» où ont eu lieu 74% des 1134 décès enregistrés en date d’aujourd’hui. «Quand on regarde les autres régions du Québec, c’est pas mal stable et ça va quand même bien du côté de la non-propagation de la Covid-19», a-t-il déclaré.
Retour à l’école pas obligatoire
François Legault a tenu à dire que le retour dépendra de l’évolution de la situation, qu’il sera conditionnel à l’application de directives et que ce retour ne sera pas obligatoire.
«Je veux déjà rassurer les parents. On va s’assurer dans ce plan que les parents qui, pour toutes sortes de raisons, ne veulent pas envoyer leur enfant à l’école ne seront pas obligés de les envoyer à l’école. Je veux que ce soit très clair. On va prendre des mesures pour que ces enfants-là soient capables de faire le rattrapage nécessaire lors de la rentrée en septembre. Je veux rassurer les parents qui ne voudront pas envoyer leurs enfants à l’école qu’ils vont pouvoir les garder à la maison», a-t-il déclaré.
Réouverture des entreprises
Après avoir donné le signal de reprise pour les garages, les entreprises d’aménagement paysager et, partiellement, la construction résidentielle, Québec annoncera la semaine prochaine sa façon de faire pour la suite.
«Vous allez le voir, ça va être très graduel, l’idée étant d’y aller petit peu par petit peu et de s’assurer au fur et à mesure qu’on ne voit pas de nouvelle vague, qu’on ne voit pas la courbe de la contagion repartir vers le haut. On va faire ça de façon très prudente», a assuré François Legault.
«En annonçant un plan à l’avance, ça va permettre aux responsables des différentes entreprises de se préparer et à mettre en place les directives de la Santé publique. Si les chiffres continuent de bien se maintenir, surtout à l’extérieur de Montréal et de l’île de Laval, on devrait être capables d’avoir de bonnes nouvelles à annoncer la semaine prochaine, autant pour les écoles que pour les entreprises», a assuré le premier ministre.
Jusqu’en 2021, 2022…
«Un vaccin et un traitement, ce n’est pas pour demain matin et on ne peut pas maintenir une société enfermée comme ça», a dit le directeur de la Santé publique du Québec, le Dr Horatio Arruda, pour justifier le plan qui est en préparation.
«Faut comprendre que le confinement a des effets pervers sur la santé mentale des gens, sur la violence qui peut être faite aux femmes, aux enfants, sur les dépressions, sur les questions d’anxiété. Il faut qu’une société fonctionne, sinon ça ne marche pas», a-t-il exposé.
Le Dr Arruda a spécifié que l’ouverture sera graduelle et qu’un retour en arrière sera possible si le nombre de cas augmente. «Intervenir, évaluer, si jamais on se rend compte que dans un secteur d’activité ou un certain type de milieu de travail il y a de la transmission de cas, il faudra encore faire ce qu’on a fait : chercher les cas, chercher les contacts, les isoler et faire les interventions», a-t-il déclaré.
«J’aimerais bien ça vous dire que le 24 juin on va tous être sur les Plaines en train de fêter ensemble, mais je pense que c’est un scénario qui est peu réaliste, tant qu’on n’aura pas un vaccin […] tant qu’on n’aura pas un traitement, c’est clair que ce virus-là va probablement revenir […] Il est possible qu’on parle encore de coronavirus en 2021, malheureusement, ou même jusqu’en 2022», a avancé le directeur de la Santé publique du Québec.
La crainte d’une deuxième ou d’une troisième vague de pandémie fait aussi en sorte que le gouvernement ne pense pas encore à permettre les rassemblements. «La question qui reste ce sont les rassemblements culturels, les activités sportives. Est-ce que ça ira en 2021, c’est pas impossible», a laissé entendre le premier ministre François Legault.