Cri du cœur d’un proche aidant

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Par Alain Turgeon
Cri du cœur d’un proche aidant
René Frenette plaide en faveur des proches aidants dans les CHSLD. Photo – Alain Turgeon

Le proche aidant d’une résidente du CHSLD de Donnacona lance un cri du cœur pour que les gens comme lui puissent jouer pleinement leur rôle comme ils le faisaient avant la pandémie.

René Frenette visite sa femme paralysée au CHLSD de Donnacona tous les jours depuis un an et demi. Pendant la crise le printemps dernier, il la voyait à travers la vitre de sa chambre et lui téléphonait, raconte-t-il. Il passe maintenant des heures avec elle, mais les mesures pour contrer la propagation de la COVID-19 l’empêchent de jouer son rôle de proche aidant comme il le souhaite alors que le personnel est débordé.

M. Frenette reconnaît qu’il faut protéger les personnes les plus vulnérables, mais il déplore que l’on applique les règles «mur à mur». Il souhaite un assouplissement des mesures puisqu’aucun décès ni cas de COVID-19 n’ont été enregistrés dans les CHSLD de Portneuf.

Dans le contexte de la pandémie, plusieurs mesures ont été prises pour limiter la contagion des personnes âgées dans les CHSLD. Elles ont été assouplies le 18 juin pour les proches aidants et les visiteurs, mais il persiste certaines incohérences, selon M. Frenette. Les proches aidants sont très limités pour apporter leur soutien à leurs proches en raison des consignes de la Direction de la santé publique alors que les bénévoles ont plus de latitude, soutient-il.

M. Frenette entre au CHSLD tous les jours avant le diner et repart après le souper. Il doit aller directement dans la chambre de sa femme et y rester. Il ne peut parler aux autres résidents pendant son passage dans le corridor. On lui interdit aussi de participer avec sa femme aux activités organisées dans la salle commune. Par contre, les bénévoles qui viennent en moyenne une ou deux fois par semaine avaient le droit de circuler dans les CHSLD, dit-il. Selon lui, les règles sont très strictes pour les proches aidants et le risque de contamination est moins grand pour eux que pour les bénévoles. Il se sent brimé au point qu’il a demandé de devenir bénévole pour avoir plus de liberté qu’il en a comme proche aidant. «Est-ce qu’on peut permettre aux proches aidant d’accompagner leur proche lors d’activités d’autant plus qu’ils sont peu nombreux dans chaque CHSLD», demande-t-il.

Selon le gouvernement, le soutien apporté par le proche aidant est entre autres l’accompagnement pour les repas, le soutien à diverses activités de la routine quotidienne ou de nature récréative et l’aide à la marche. M. Frenette dénonce l’écart entre les directives gouvernementales et la réalité dans certains CHSLD. «Trop c’est comme pas assez. Le danger à trop les isoler affecte leur moral et diminue leur autonomie alors que l’on parle d’améliorer la qualité du milieu de vie. Le gouvernement veut que les résidents puissent mourir dans la dignité, mais peuvent-ils vivre dans la dignité», a conclu René Frenette.

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